Après avoir vu récemment Un prophète, je pensais trouver en Audiard un réalisateur différent de ses congénères "made in France". Quelqu'un qui ose filmer différemment, qui se base sur des sujets intéressants, qui fait des films moins plats et longuets que d'autres films français.
M'étais-je trompé ?
De rouille et d'os pourrait être dans la même catégorie qu'Intouchables. La rencontre entre une handicapée et un mec pas mal perdu.
Ali et son fils de cinq ans débarquent dans le Sud. Il se trouve un boulot tant bien que mal: videur dans une boîte de nuit. Il rencontre un soir Stéphanie, qui se bat avec un autre client. Il la ramène chez elle, lui donne son numéro (sous les yeux de son copain en personne), puis repart.
Quelques temps après, Stéphanie a un accident, un orque lui fait perdre l'usage de ses deux jambes là où elle bosse, dans un parc aquatique. Elle perd l'envie de vivre, tout lui est fade, ne veut plus parler à personne.
Au bout d'un certain moment, elle décide d'appeler, comme par hasard, Ali, le type qu'elle a rencontré à une soirée, qu'elle connaît à peine, et qui ne semble pas très malin. Mais bon, c'est à lui qu'elle veut parler.
S'ensuit alors une sorte d'histoire d'amitié qui se transformera en amour.
Les acteurs ne jouent pas trop mal, on pourrait presque y croire.
Mais une chose dérange beaucoup: la réalisation d'Audiard.
Il se plait à filmer de près les moignons de Marion Cotillard, ne cesse de nous les montrer, comme si on n'avait pas compris ce qui lui était arrivé. Car il cherche à émouvoir son public. Le pathos est poussé au maximum: des ralentis, des effets de style où l'on filme les ombres plutôt que les personnages, et j'en passe.
En plus de ça, ses personnages sont non seulement caricaturaux, mais il n'y en a pas un pour rattraper l'autre: le gamin infernal, Ali qui ne sait pas s'y prendre...
Les situations sont un peu tirées par les cheveux, la fin on n'en parlera pas.
Dommage, car le film n'est pas exempts de qualités.
Certains plans sont plutôt réussis, l'histoire aurait pu laisser présager un développement intéressant de la psychologie des personnages, ici peu exploitée.
Les musiques sont particulièrement bien choisis: on a du Bon Iver, ou encore du Lykke Li.
Une déception donc pour cette deuxième expérience dans le monde d'Audiard, qui sonne ici comme une réédition du schéma Intouchables.
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