J'écris surtout pour garder une trace de mon avis sur les films que je mate. Ces lignes sont issues de mes notes et je ne prétends pas avoir quelque chose de fondamentalement intelligent à dire. J'essaye d'analyser le film en utilisant mes simples connaissances. Contient sûrement des spoilers.


William blake n'est pas fait pour le monde dans lequel il vit. Effrayé par un coup de feu, choqué par la sexualité debridée de certains, dérangé par ce qui marque le quotidien de ses semblables, il ne dispose pas de la "force de caractère" ou de la carrure nécessaires pour y survivre...et d'ailleurs il en meurt. En effet car comme on peut le voir dès le début du film le danger rode : les crânes d'animaux et d'homme se mêlent et s'entassent sur les étales des marchands, on se tue pour un oui pour un non, Blake est perdu au milieu de ce far west sordide. Et il aura bien besoin d'une version de ce western hallucinée aux allures de voyage iniatique pour mieux le comprendre, se comprendre. Un périple parfois onirique coincé dans un sommeil léger (beaucoup de persos sont montrés ne pouvant dormir, sans repos) ou la caméra fait succèder les plans en "fermant la paupière de la caméra (jarmush abuse un peu des fondues aux noirs et le rythme en souffre,même si c'est intentionnel).


Tout dans dead man fonctionne sur 2 plans qui ne font qu'un. Comme un miroir : il contient un reflet, mais aussi une réalité qui en fait ne font qu'un. Comme la vie et la mort, qui constituent d'ailleurs a eux deux une seule chose : le parcours dun homme, errant entre rêve et réalité.
William blake est plein de dualité qui font qu'il est lui, l'individu, le "un". Celui du début a peu en commun avec celui recherché par les chasseurs de primes et autres Marshalls. Le William Blake d'Angleterre peintre et poete se mêle a celui qui arpente une Amérique meurtrière et sauvage ou la seule alternative semble devenir peintre a son tour : avec une palette non de pigments mais de sang. Meme sur son visage il a deux peintures indiennes qui se font face. Car tout fonctionne selon ce pattern de dualité : l'homme et la natuee, L'industrie et le conservatisme, les indiens et les colons, tous deux faces d'une même pièce, et Nobody qui ne fait qu'un alors quil vient de deux tribus. Il voit aussi blake comme etant deux : à la fois le poète et le tueur mais aussi vivant et mort. Lui même n'étant qu'un echo spirituel et bestial du blake en quête de lui meme et quelque part ils "meurent" en même temps : de deux morts il n'y a qu'une conclusion.
Le william blake quu marche avec le meme étonnement dans deux villages différents filmés de la même manière  (au debut Machine et ensuite le village indien). Comme un cycle, une boucle...
Finalement même la caméra est "deux" car elle est autant le point de vue du real que celui de Blake quand on passe a une caméra subjective.


Ce "témoinage" atypique m'a touché, et si lors du visionnage j'ai été parfois désarçonné ou perdu par le rythme, dead man est un film qui m'a énormément fait réfléchir et qui se révèle passionnant par maints aspects (même si j'ai choisi ici un seul angle pour l'analyser).

Sevanimal
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le 17 juin 2016

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Sevanimal

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