Dead Rising: Watchtower
4.3
Dead Rising: Watchtower

Film DTV (direct-to-video) de Zach Lipovsky (2015)

Dead Rising Watchtower se veut une sorte de prolongement de la licence vidéoludique initiée par Capcom, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la tour de guet est bancale.


Du point de vue distribution déjà, ça oscille du très bon (Dennis Hays...quoi ? Dennis Haysbert, mais qu'est-ce qu'il est venu foutre dans une production moyen budget ?) à...tout le reste du casting, ou presque ! J'exagère un peu, dans l'ensemble ça reste honorable, d'autant que la gent féminine est représentée par les charmantes Meghan Ory et Keegan "hey mais elle a joué dans Battlestar Galactica !" Connor Tracy, mais il y a un sacré fossé en matière de performance entre celui qui fut Président des USA dans 24 Heures Chrono et les autres acteurs


(exception faite d'un Frank West très ressemblant, jusqu'aux intonations et autres répliques attendues. Rob Riggle est en roue libre du début à la fin, il a la gouaille de notre héros préféré de la série - le mien en tout cas - un gros plus pour les fans, car il y avait toutes les raisons d'imaginer un pire Frank West que celui qui nous est offert).


Pour le reste, l'histoire se déroule après les évènements de Willamette, Colorado. A priori entre Dead Rising 2 et 3 dans la chronologie (je n'ai pas encore fait le troisième opus à l'heure où j'écris ces quelques lignes). Le Zombrex est le seul moyen d'empêcher un infecté de se transformer en chair putride et mordilleuse de vivants. Jusqu'à ce que même ce rempart à la zombification finisse par ne plus faire effet, pour une raison inconnue. Complots et investigation s'ensuivent donc, dans la plus pure tradition du jeu vidéo, deux heures durant. Et on touche bien là, selon moi, au principal problème de Watchtower: le film est bien trop long pour ce qu'il a à raconter. Pis bon, on n’a pas signé pour le mode « infini » ! Cette durée entraîne un certain nombre de longueurs, de véritables coups de mous, là où le jeu a toujours misé sur le rythme et son sens de l'urgence dans son solo pour venir à bout de tous les "cases".


Par ailleurs, si les maquillages sont souvent réussis (tronches en décomposition, démembrements lors des scènes d'action où le montage "cut" prend alors tout son sens...), les cgi (sang numérique inclus...) sont généralement ratées. Quelques scènes sont fraîches et surnagent (dont un plan séquence pas mal fichu) et d'autres sont simplement fades/moyennes/attendues voire ridicules. Mais on sent que Zach a envie de faire plaisir aux fans vu le nombre impressionnant de clins d'oeil à la franchise (un masque servbot par ci, une veste de Chuck Greene par-là, un zombie clown rappelant furieusement l'excellent Adam, la bande son qui rappelle Celldweller et autres joyeusetés entendues lors de combats contre les psychopathes, le name dropping en vrac...), c'est d'ailleurs assez amusant de tous les rechercher. L'idée de la fabrication artisanale d'armes est hélas assez mal exploitée dans l'ensemble, dommage que les "trouvailles", qui n'en sont pas vraiment, ne soient pas un peu plus farfelues. Le tout est tout de même assez sérieux malgré les tentatives d'humour. Moi qui rêvais d’un Chase Carter, aussi lisse soit-il, en caleçon à coeurs défouraillant du zombie à coups de Buster et un masque de Servbot sur la tête…too bad.


Les maladresses sont nombreuses. Pour tempérer, il ne s'agit après tout que du deuxième long métrage de Zach Lipovsky, et on peut beaucoup pardonner quand on est aussi fan du jeu originel de Capcom que moi. Ma recommandation s’adresse donc avant tout aux fans de la série, il faut dire, une adaptation généreuse à peu près potable et respectueuse d’un jeu vidéo ce n’est pas monnaie courante. Pour les autres, vous trouverez bien mieux ailleurs en matière de films de zombies (Shaun of the Dead ou encore Juan de los Muertos, pour ne pas citer les classiques les plus célèbres). Vraiment dommage que Watchtower ne fasse pas 30 minutes de moins, et que l'écriture soit un peu paresseuse par moments, car malgré le côté cheapos, l'essentiel était pourtant là. "Fantastic !". Enfin presque...

Gothic
6
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le 6 janv. 2016

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