Un film baigné dans une angoisse permanente, créée par un combo terrible de musique lancinantes, de plans fous, et de personnages effrayants : un vrai univers, qui ne prend pas forcément aux tripes du fait d'un esthétique un peu datée.
L'intrigue quant à elle oscille entre fantaisie et questionnements philosophiques. Un homme accidenté se découvre la capacité de lire le passé (scène du meurtre d'une collégienne par l'adjoint au shérif) et le futur (accident lors d'un match de hockey sur glace) des personnes dont il sert la main. Il en viendra à utiliser ce don pour changer le futur, qui n'est donc pas figé, remettant en cause la notion de destin. Il s'en servira pour empêcher l'avènement au pouvoir d'un politicien qui aurait déclenché une guerre nucléaire - non pas en le tuant, comme prévu, mais en affichant sa condition de lâche lorsqu'il se protège des tirs en prenant le bébé de Sarah.
Ce film parle de la difficulté d'interagir dans un monde où la certitude n'est qu'à une poignée de mains ; ce personnage troublé et troublant qui s'isole petit à petit, mais qui parvient de redresser les parcours de vie de certains personnages dont il croise la route (cf. le petit Chris qui réchappe à la noyade).
Un film accessible malgré l'esthétique très marquée, et dont l'intrigue magnifiquement portée par C. Walken (effrayant et charmant à la fois) pose la question de l'avenir et de la possibilité de faire dévier les chemins, qui ne sont jamais définitivement tracés. Une réflexion à garder en tête à la veille des élections américaines - et au-delà, dans le contexte social actuel.