"Dead or Alive" est une co-production américano-germano-britannique dirigée par un réalisateur hongkongais. On imagine que la communication ne devait pas toujours être très aisée entre tout ce monde... En tout cas on considérera cela comme l'excuse la plus présentable pour avoir pondu un film aussi inutile. À l'origine, "Dead or Alive" est une série de jeux surtout connue pour ses personnages féminins aux formes plus que généreuses (à dire vrai surréalistes, surtout pour des combattantes). Aucun réel scénario ne servant de background à la série (si ce n'est des relations entre certains personnages, du style désir de vengeance et autres amabilités), on pouvait s'attendre à tout pour l'adaptation cinématographique.
Et bien au final, on n'a rien.
Reprenant le coup classique du tournoi organisé sur une île par un très riche et méchant play-boy (dans la veine des films "Opération Dragon" ou "Mortal Kombat", le côté « fantastique » en moins) en vue de devenir le méchant le plus fort du monde (ou quelque chose comme ça), "Dead or Alive" présente très rapidement les personnages en les mettant dans leur contexte, avant qu'ils ne reçoivent une invitation au tournoi sur l'île via un gadget futuriste tellement fort qu'il arrive à retrouver n'importe qui n'importe où et à faire comprendre à ce n'importe qui en deux secondes et sans ambiguïté qu'il est invité à combattre. Le cas de la princesse Kasumi est le plus surprenant : non seulement il est difficile de comprendre pourquoi elle serait reniée et même chassée à mort par son royaume si jamais elle le quitte, mais le tout se fait en plus à la vitesse de l'éclair, Kasumi finissant par se jeter dans le vide du haut d'une montagne (oui, car Kasumi est très aérienne, un peu à la manière des personnages de "Tigre & Dragon") pour s'échapper.

Le principal problème de ce film est qu'il ne tient absolument pas les pourtant assez maigres deux seules promesses posées par l'adaptation du jeu-vidéo "Dead or Alive" : à savoir, des combats assez techniques (le jeu était un des premiers à mettre en place un système de contres, notamment), et surtout des filles peu vêtues et surtout à très fortes poitrines. Or, dans le film, non seulement les combats sont brouillons voire ridicules, mais surtout les filles ont autant de formes que... des sportives. Ce qui est réaliste, puisque les actrices qui doivent effectuer les chorégraphies de combat sont forcément plus ou moins sportives, et qu'il est absolument impossible dans la réalité d'avoir le corps des héroïnes du jeu "Dead or Alive" et d'avoir en même temps leur aisance et leur puissance.
Mais ce n'est pas une excuse ! Quitte à faire un film très mauvais, autant en faire un mauvais mais fidèle au jeu et plaisant pour les yeux, en consacrant tout le budget à essayer de réaliser l'impossible, plutôt que de montrer des choses vraiment inutiles comme des gadgets volants et autres effets de caméra tournoyants. Sans compter que les actrices ne sont même pas très jolies non plus...

À part ça, il y a quand-même UNE chose plutôt bien vue dans ce long-métrage, bien qu'assez légère : la « charte graphique » des jeus-vidéo de combat est quasi justifiée dans ce film, avec le système de nano-technologies implantées dans les combattants prélevant en temps réel les données concernant leur santé, leur énergie, leurs pouvoirs, leur « ki », etc. Ces données sont alors retranscrites sur des écrans télé d'une salle de vidéo-surveillance (l'île est entièrement truffée de caméras disséminées un peu partout pour filmer les invités durant leurs combats mais aussi durant leurs pauses), via des jauges et des statistiques chiffrées en haut des écrans, exactement comme dans un jeu-vidéo.
Le côté « télévisuel » se retrouve également dans l'utilisation du logo « DOA » (pour « Dead Or Alive »), qui revient toutes les cinq minutes, souvent en transition entre deux scènes, comme dans une émission télé, et comme pour nous rappeler que, oui, on est bien en train de regarder l'adaptation cinématographique du jeu "Dead or Alive". Enfin, puisqu'il fallait bien un personnage qui surveille ce que filment les caméras et qui ait créé le programme permettant de « voler leur ki » (puisque c'est le but caché du grand méchant), un personnage de « geek loser » a été créé pour le film, sans doute aussi pour permettre l'identification d'une partie du public et lui permettre d'être satisfait quand ce « loser » se révélera un héros et conquerra la fille de ses rêves.

Au final, je pense que le type le plus doué de toute l'équipe du film est le gars chargé des bande-annonces : chacune donne presque l'impression que le film est sympa...

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le 31 mars 2012

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youli

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