Deadball
4.9
Deadball

Film de Yûdai Yamaguchi (2011)

Dans la foulée immédiate du génial Yakuza Weapon, le duo formé par Tak SAKAGUCHI et Yūdai YAMAGUCHI se réunit à nouveau pour donner naissance à la comédie Dead Ball. Avec ce film, YAMAGUCHI revient à ses premiers amours, à savoir son compère Tak SAKAGUCHI et le base-ball. S’il n’a jamais vraiment lâché le premier, le second semble indubitablement inspirer le scénariste devenu réalisateur. Son premier film derrière la caméra, déjà avec Tak SAKAGUCHI au casting, était intitulé Battlefield Baseball et présentait un match de base-ball sanglant et déjanté, idée reprise dans ce nouveau long-métrage.


Dead Ball nous présente un vigilante classieux en diable, arborant un look à la Clint EASTWOOD dans la Trilogie Du Dollar de Sergio LEONE et interprété par un Tak SAKAGUCHI toujours aussi volontaire pour donner de sa personne dans ses films. Si SAKAGUCHI a toujours joué de l’image de poseur qui l’a fait connaître dans Versus, il s’en donne ici à cœur joie en accentuant ce gag à l’extrême, récupérant continuellement sa cigarette hors-champ et la fumant de façon flegmatique, quelle que soit la situation.


Embarqué malgré lui dans une ligue de base-ball visant à remettre les criminels dans le droit chemin, notre héros devra trouver un moyen de s’échapper de cette prison spéciale gérée par une directrice tortionnaire et grande amatrice d’imagerie nazie.


Construit comme une comédie, Dead Ball cherche de toute évidence à renouveler l’exploit de Yakuza Weapon. Le film est incroyablement dynamique et on reçoit en moyenne près d’une blague toutes les trente secondes. Le problème, c’est qu’elles ne font pas toutes mouche. La comédie est forceuse et se repose sur son côté absurde sans rien avoir d’autre à proposer.


Dead Ball devient plus intéressant dès qu’il entre véritablement dans le vif du sujet, à savoir le match de base-ball qui occupera quasiment toute la fin du film. Si elle n’étoffe pas vraiment le scénario, cette deuxième partie du film permet de redynamiser l’ensemble et de redoubler d’originalité. Chaque nouvelle torture infligée au joueurs est complètement inattendue et montre bien la folie furieuse que sont capables de pondre les esprits survitaminés de SAKAGUCHI et YAMAGUCHI.


Malheureusement, malgré ces bonnes idées, le ressenti global du film est celui d’une comédie un peu bouffonne et générique qui use trop de son aspect décomplexé pour placer n’importe quoi. En essayant de repousser les limites, ce Battle Royale du pauvre devient finalement franchement inintéressant. Dead Ball est malheureusement le contre-exemple qui dessert Sushi Typhoon ; si Noboru IGUCHI et Yoshihiro NISHIMURA ont réussi à redorer le blason du cinéma d’exploitation, force est de constater qu’entre d’autres mains – même celles de Yūdai YAMAGUCHI, c’est dire ! – le genre retombe rapidement dans ses travers et dans sa bêtise crasse.


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le 24 juil. 2016

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