There's one life, one love, so there can only be one King

Toi et moi, ça fait un moment qu'on se côtoie maintenant, tu commence à me connaître, tu sais comment j'suis. Donc j'estime pouvoir être honnête avec toi, te parler franchement, pas vrai ?
Bon, aujourd'hui, j'suis pas bien, pour tout te dire, j'ai l'estomac en compote, le bidon qu'a bobo, l’intestin frêle ... j'ai une gastro carabinée quoi.


Mais rassures toi, si mon séant ne sent pas la rose, mes paroles, elles sont toujours pures et fraîches, comme d'habitude.


Avant-hier, je suis donc allé voir Deadpool au ciné avec une bande de potes, des potes qui oublient mon anniversaire, certes, mais des potes quand même, en tout cas ce que j'ai qui s'en rapproche le plus après le poster de DiCaprio en 80 par 120 placardé sur le mur de ma chambre (shh, t'es le plus beau Léo).
En principe, le bousin avait tout pour me plaire, du latex, du velcro, le cul de Ryan Reynolds, un boob à Gina Carano ... de la violence gratuite, des blagues beaufs, lourdes, gênantes et dégoulinantes de mauvais goût, des money shot (dans les deux sens du terme) en veux-tu en voila ...
Donc forcément, vu que je suis un gars qui manque d'originalité, et que je ne sais pas cultivé un bon effet de surprise ... bah ouais, ça m'a plu.


Mais attention, on est loin du chef-d'oeuvre tout de même (bon après qui s'attendait à ça aussi ...)
D'abord, le premier truc qui saute au yeux, c'est que c'est dégueux ! Il y a une absence totale de démarche artistique ou même juste esthétique, à un point que ça en deviendrait presque gênant. Sérieux, non mais regarde moi ça ! Tout est gris, triste, c'est limite si y'a pas une grue dans le cha ... ah mais merde y'a une putain de grue à la con en arrière plan !


Au final, si l'ambition était de rendre à Deadpool une atmosphère sale et urbaine ... c'est raté, parce que chaque plan est tellement triste et chiant à mourir pour les yeux, qu'on en oublie où l'action se déroule. Le sommet du naze esthétique étant les décors à la fin du film, lors du combat final.
Ensuite, les effets spéciaux piquent un peu. Heureusement, on évite un désastre de ce genre, mais Colossus (pour ne citer que lui) fait parfois peine à voir (perso je le trouve plus mieux comme ça, même si il ressemble un peu à un teleteubbies, d'ailleurs après LaLa et Po, je pense que lui s’appellerait Gro -héhéhé-).


Globalement, tout ce qui est visuel fait mal aux rétines dans ce film, tout est tristounet ça en est affligeant, costumes, décors, accessoires, effets spéciaux ... même en 1997 dans Mortal Kombat : Destruction finale ils faisaient mieux, la preuve !


Mais bon, on sait très bien qu'on va pas voir Deadpool pour les prouesses artistiques de son réal (un connard sur-payé, et c'est pas moi qui le dit), on y va parce qu'on veut se marrer comme des cons sur des blagues à bases de diarrhée humoristique. Et à ce niveau là, on est servit, c'est un véritable flots de tentatives de LOL, dont certaines font mouches et d'autres font flop. Dans l'ensemble, c'est plutôt marrant, enfin si t'as un humour douteux bien sûr -comme moi quoi-, mais seulement pendant la première moitié du métrage, parce que pour le reste bah ... on a affaire à un Marvel classique, pas fun, pas drôle, pas intéressant, bien trop sérieux ... et les deux trois tentatives de drôlerie contrôlée sont ridicules, c'est simple, j'avais l'impression de regarder Spiderman 2, et ça, ça fait mal au fion.


La force du Deadpool des comics, c'est ce côté psychotique et décalé du personnage. Non seulement Wilson est con et rigolo, mais en plus, il brise le 4eme mur, il se parle à lui même, il a conscience de son existence en tant que trublion de fiction, il a un connaissance approfondie de la pop-culture, la vraie, celle des années 80/90, du temps où tout était plus beau, enfin c'est ce que des gamins de 13 ans m'ont dit sur l'interweb, et il a un sérieux problème de dissociation de personnalité.


Et les amoureux du comics, et là je parle des vrais amoureux, ceux qui connaissaient Deadpool avant que ce soit cool, ces enculés de hipsters dont je pourrais faire partie (sauf que moi ça m'arrive de prendre des bains moussant, comme John Wayne) attendaient le film pour toutes ces raisons.
Le problème, c'est que même si on retrouve certains de ces ingrédients, il en manque également une bonne partie. Les brisages de 4eme mur semblent forcés, pas naturels et cassent le rythme du bousin, pareil pour les références à la pop-culture et les blagues méta, que ce soit les références à Limp Bizkit ou à cette horrible bouse qu'est X-MEN Origins : Wolverine, tout semble hors-propos.


On sent que l'ambition derrière Deadpool est de toucher un public de niche, à la fois fan des comics, de cinéma (le vrai, celui auquel t'as pas honte de faire référence en soirée), et ayant un minimum de culture (la vraie, celle qui parle de films de super-héros et de musique des années 80/90, encore un fois). Il y a une tentative de transformer Deadpool en Fight Club des films de super-héros, de le transformer en long-métrage générationnel, un truc important ma gueule.


Le truc, c'est que même si cette espèce d'ambition se ressent des miles à la ronde, Deadpool ne s'adresse pas au public visé, mais aux fans de blockbusters hollywoodien classique.
Il y a un vrai manque de cohérence entre le propos et la forme du film.
Ce n'est pas un film subversif ou générationnel, tout simplement parce qu'il ne va pas assez loin dans ses ambitions et son propos, et surtout parce que la forme ne suit pas. Deadpool reste un film de super-héros dans sa structure, avec une histoire de vengeance/rédemption à la con, un méchant nul à chier, un plan de domination du monde qui pue du cul, une putain en détresse, un sidekick rigolo ...


C'est con, on aurait pu avoir affaire à un vrai bon film d'action fun et marrant, et au final on se retrouve juste avec un ... un bon film de super-héro.


Bah oui, depuis le début tu te demande surement pourquoi cette note alors que je n'ai pas arrêté de chier sur Deadpool tout du long, alors qu'en fait, je me suis bien amusé devant le grand écran. Ce n'est pas le film du siècle, ni même de l'année, ça n'empêche que l'on va certainement se retrouver devant bien pire dans le genre dans les mois à venir.


Et même si le rated R n'était que prétexte à couper deux têtes et à sortir des insanités toutes les deux minutes, un peu comme je viens de le faire dans cette critique, Deadpool n'en reste pas moins un film sympathique.


Perso, je voudrais bien rester encore un peu pour causer avec toi, le truc, c'est que y'a les Water qui m'appellent, et je vais y faire un show interdit aux mineurs et aux cardiaques ... si t'es ni l'un ni l'autre, je t'invite à me rejoindre, mais faudra signer une décharge avant.

KND
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le 19 févr. 2016

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KND

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