Deadpool, ça sonne comme une franchise...


Le super-héros le plus barré de l'univers Marvel explose tout les records et souffle un véritable vent de fraîcheur dans le paysage hollywoodien !



Du propre aveu de Ryan Reynolds, l’interprète principal, il aura fallu onze années pour monter ce Deadpool, (anti) super-héros irrévérencieux, loufoque et profondément amoral.
La Twentieth Century Fox, après avoir proposé une première version (ratée) du « Merc with a mouth » dans son premier spin-off dédié à Wolverine (X-MEN Origins : Wolverine), commettant également une énorme parjure vis-à-vis du personnage, a finalement cédée, déboursant 50 millions de dollars à Reynolds and cie (ce qui n’est jamais que 30 millions de moins que ce que gagne Robert Downey Jr. en une année).
S’en suit ce que l’on pourrait considérer comme étant l’un des plus impressionnants développements marketing, après celui du nouveau Star Wars, cumulant une attende grandiloquente qui s’émancipera bien vite des frontières de simples fans de la première heure.
Sans surprise, le film est un carton ! En un seul week-end d’exploitation, Deadpool devient le meilleur démarrage de l’année (et de tous les temps pour la Fox) et fait mieux que se rembourser, engrangeant pas moins de 135 millions de dollars de recettes. Et comme si ce n’était pas encore assez, à l’image de l’amour que porte Deadpool pour l’excès, le film, qui rappelons-le, est classé R aux USA et interdit au moins de 12 ans en France, vient de battre quatre autres records (meilleur démarrage de l’année, meilleur démarrage pour un film sortie en février, meilleur démarrage pour un film adapté d’un comics-book classé R et meilleur démarrage pour un film classé R).

Ce succès prééminent au box-office et le pari d’ancrer le personnage de Wade Wilson dans la culture populaire, au même niveau que les X-MEN, est remporté haut la main par une équipe menée par un Ryan Reynolds survolté.
Sa principale force est bien évidemment que ce Deadpool est une totale anomalie dans le paysage des « Super Heroes Movie ». Les dernières productions en date, surtout chez Marvel, proposant un contenu plutôt conforme au politiquement correct et au idéo patriotique, défendant l’imagerie de l’ « American Way of life » sont balayés d’un revers de la main au profit d’une totale décomplexion anarchiste (ou presque).
Car il ne faudrait tout de même pas oublier que nous sommes dans une production Disney et que malgré sa violence graphique et verbale, ce Deadpool ne sera jamais celui du Comics.
Le film est évidemment conseillé à un public averti, mais ne contient aucunement de scènes dures voire choquantes, tant cela est, d’une certaine façon, stérilisé par un libertinage « marvelien » et une succession de dérèglements facétieux et d’humours noirs.
Grossièretés déblatérées à tout va, breaking the fourth wall sans complexe, humour provocateur et cocasse et surtout private jock, Deadpool n’épargne personne (pas même ses producteurs) et reste ingérable durant les 1H50 de film (n’en déplaise à Colossus).
Du fun donc et encore du fun, ce qui par moment ne joue pas toujours en la faveur de certaines « punch line », moins inspirées qui soit tombent à plat ou passe totalement inaperçues, éternelle complexité de l’écriture sus-jacente et de notions d’équilibre du ton.
Deadpool n’est pas pour autant un film inégale, le reproche cité au-dessus ne s’avérant n’être qu’infime, complétement effacé par le rythme tonitruant d’une narration par moment maladroite (ficelles du flash-back limpides et enjeux apathiques) mais farouchement efficace.
Deadpool mène tambours battants cet élan de fraîcheur qui manquait aux films d’actions depuis la transition Nolan et l’ère Craig en James Bond que les Marvels s’étaient essayés à transcender sans réellement y parvenir. Le film de Tim Miller s’en détache complètement et offre une nouvelle lecture d’un récit qui se veut à la fois légèrement parodique (purement assumé) et sombre, avec un réel travail de composition de Ryan Reynolds, très à l’aise dans le costume moulant du mercenaire.
Sans conteste, une réussite en la matière et une très belle surprise !
Deadpool is in the place !

Jogapaka
7
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le 28 févr. 2016

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Jogapaka

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