Burp

Tiède. Après m'être donné beaucoup de mal pour trouver une rarissime séance VO de Deadpool 2, l'adjectif qui résume le mieux mon ressenti au sortir de la projection d'une suite, que j'attendais pourtant avec une légère fébrilité, est tiède.

Les astres semblaient pourtant bien alignés, entre le retour en forme de Ryan Reynolds, toujours parfaitement à l'aise dans sa morphsuit écarlate, l'arrivée de Josh Brolin sous les traits de Cable, aka le mutant le plus badass du monde (Take this Vulvarine !), l'arrivée de la deuxième moitié de John Wick sur le siège du réalisateur (David Leitch, à qui l'on doit le sympathique et récent Atomic Blonde) et le succès commercial du premier. Bref, j'espérais un film encore plus irrévérencieux et surtout moins contraint par un budget amputé.
La bande annonce tardive me rassurait, mais pourtant...

Si je devais jouer franc jeu et déballer mon sac, je pense que le plus gros problème du film provient de son écriture. Autant sur les plans scénaristique, rythmiques que celui des dialogues d'ailleurs. Une ennuyeuse embardée dans le premier degré et le drame, particulièrement longuette (à l'aise le premier tiers du film), d'autant plus insipide qu'elle laisse peu de place aux gags, a douché mes espoirs de film rigolard et complètement débile.
Ajoutez à cela une tendance exacerbée à l'auto-parodie qui ouvre la porte à un recyclage massif des vannes du premier film et vous commencez à sentir comme une sérieuse lassitude.

Malheureusement, quand vient enfin Cable, il est déjà trop tard. Cable qui au passage, anéantit d'un clin d’œil tout ce build up bien maladroit, renforçant bien plus encore cet agaçant sentiment d'avoir perdu 40 minutes. 40 minutes avant que le film ne se transforme en une gentille parodie de Terminator.
Car le script a décidé de faire du mutant borgne et un brin énervé un Terminator, plutôt que d'explorer le potentiel du duo bien connu des amateurs d'un des arc papier les plus intéressants dans lequel soit impliqué l'homme à la figure d'avocat trop mur.
Josh Brolin a beau faire tous les efforts qu'il veut (y compris hurler ses répliques suffisamment fort pour que le c*nnard de la post prod ajoute le bruit de son bras à chaque p*tain de fois qu'il en bouge un put*in de doigt), l'écriture du personnage ne suit pas. Forcément, faire d'un gentil mais badass voyageur dans le temps un badguy en fait un antagoniste plutôt inégal. En espérant un développement dans un troisième long métrage, n'espérez pas plus ici qu'une origin story de leur bromance.

Tant bien que mal, lui et Domino essaient de voler la vedette au "plug anal" rouge et de bousculer gentiment un film qui malheureusement s’essouffle peu à peu, à mesure que l'on se rend compte que le personnage principal n'apportera que très peu de renouvellement.
Parfois cela fonctionne, mais bien souvent ces quelques efforts se retrouvent anéantis une seconde plus tard dans un long soupir de "déjà-ri".

Pour finir je voulais partager avec vous mon étonnement vis-à-vis de qualité générale des scènes de baston, finalement assez moyennes, ce qui est vraiment décevant compte tenu du pedigree du réalisateur. Quelques bagarres sympathiques sont filmées à la façon des mauvais garçon british qui ont le vent en poupe (Vince Vaughn ou Guy Ritchie). Pas de quoi se relever la nuit même si on peut reconnaître une certaine efficacité de l’ensemble, malgré une légère "standardisation" qui rend difficile l'identification de la patte du monsieur.
Les scènes qui se veulent plus impressionnantes sont malheureusement gâchées par un abus de CGI bon marché (le fameux "combat de CGI").

Après une première ivresse stupide et rigolarde, Deadpool 2 vient apporter la gueule de bois et le pote lourd qui refait encore et encore les même blagues. Avec le mal au crâne qui nous vrille le cervelet, tout ce qu'on veut c'est que cet abruti la ferme et nous tende un seau, un peu comme dans cette scène de fin interminable et épuisante. Burp.