Un film bavard et indigeste dont j'ai vu qu'une série était dérivée, et en effet, il tient plus de la série que du cinéma, tant en raison du nombre de personnages qu'à cause de sa nature documentaire. Il s'agit d'approcher le quotidien d'étudiants noirs d'un campus et de mettre en évidence les tensions raciales qui persistent même entre gens éduqués dans l'Amérique d'Obama. Pour moi, c'est là que le bât a blessé. Précisément dans le fait que nous sommes entre gens de bonne compagnie, qui ne s'insultent qu'à fleurets mouchetés et ne se foutent jamais sur la tronche. L'élite de la nation. Sauf qu'elle offre le spectacle désolant d'intelligences au service de rivalités grotesques et infantiles, qui masquent totalement la gravité de la question raciale. En fait, ces jolis petits jeunes gens en plein essor donnent l'impression de jouer dans un concours de popularité, dont les enjeux ne sont finalement que ceux de l'ascension personnelle. Et j'ai retrouvé avec lassitude les rivalités habituelles entre égos, si fondamentaux dans la narration étasunienne. Cette histoire-là ne nous épargne même pas les problématiques filiales et le tableau pathétique de petits gars arrogants tout occupés à trouver la façon la plus narcissique qui soit de tuer le père. Des personnages pas très attachants, ni chez les filles, ni chez les blancs, finalement. J'en ai marre de tout ça et ça ne suffit pas à plomber un film, en soit; mais aucune qualité dans la facture n'a pu sauver celui-ci du naufrage dans les eaux dorées de ma lagune cinématographique. J'ai notamment été intriguée puis exaspérée par des plans de coupe surabondants, se voulant signifiants mais finalement assez vains, à mon avis, qui dispersaient l'attention sans aucun motif apparent. Bref, autant dire que je n'ai pas aimé du tout, en somme... au point de laisser tomber avant la fin.