Grey area...

Je sors tout juste de voir cette comédie supposée acerbe et rusée sur le thème du racisme au sein des élites estudiantines de la génération Obama, et force m'est de constater que je n'ai guère ri et que j'ai regardé ma montre à plusieurs reprises... Le coup de la montre, ce n'est jamais une bonne chose....

Le film a pour cible surtout des spectateurs qui seront familiers avec l'univers assez particulier des facs américaines, avec leurs sororités, leurs fraternités, leurs complexes jeux sociaux de réputation autour des événement "mondains", tous ces aspects de la vie universitaire qui comptent là-bas autant que les notes d'examen dans votre future réussite sociale. Et ce côté là du film a au moins le mérite d'être assez éducatif, présentant assez bien une arène quasi-politique qui fait ou brise les talents médiatiques à venir.

Du côté critique sociale, on fait non seulement dans le lourd (une maison universitaire est interdite aux blancs, ceux-ci préparent une party où tout le monde sera déguisé en noir) et parfois dans le confus (les protagonistes noirs sortent avec des blanches, et inversement et pourtant tous et toutes se retrouvent sur des thématiques de séparation, loin de la mixité sociale qu'ils vivent eux-mêmes).
En fait l' histoire n'est pas si facile à suivre, entre la jeune fille engagée MalcomX qui remet en cause ses convictions, celle qui pour percer doit jouer le jeu des élites blanches pour retrouver son identité noire , le jeune homme noir qui croit aussi devoir séduire la fratrie blanche , pour ensuite se retourner vers ses "racines" et trahir son père qui lui a déjà abdiqué etc... , bref, tout est instable dans ce film, ce qui certes a le mérite de définir ces problèmes comme plus complexes que ne le conçoit le teaparty-ist de base ou le raciste du front. Mais que de circonvolutions inutiles et pénibles ...

Mais c'est surtout un film qui ne sait sur quel pied danser: comédie ou sérieux? Le côté comique est potache en diable, évoquant un peu ces comédies à rire enregistrés de la télé d'antan. L'aspect dramatique est sur-joué et franchement niais, j'ai trouvé (mais c'est une opinion qui ne tient qu'à moi). Perso, je me suis ennuyé sérieusement, et je suis pourtant bon public...