Dear White People, c'est une satire du racisme ordinaire mais avec un foisonnement de formes de ce racisme ordinaire, tout ça mis en scène avec beaucoup d'humour. Avouons que faire un film sur le racisme ordinaire aux USA, c'est assez dangereux, surtout quand cette critique s'accompagne d'une dénonciation des privilèges des 1%. J'avoue avoir eu assez peur du rendu mais j'ai vraiment aimé ce film qui dénonce à la fois les privilèges des blancs par rapport aux noirs sur le choix de leur maison, sur leur évolution de carrière, sur le fait qu'ils ne croient plus forcément au racisme,... J'ai aussi aimé la satire faite sur les panafricains qui se revendiquent noirs et fiers à tel point qu'ils en deviennent eux-même racistes, bien que certains de leurs arguments soient totalement pertinents. Il y a aussi cette magnifique critique de l'identité des personnages qui vivent entre l'identité blanche américaine institutionnel et celle afro-américaine que leur confère leurs origines et là c'est le schisme : nous avons d'un côté un personnage qui rejette totalement son côté Mary J Blige en se prenant pour une future Bree Van De Kamp, un autre qui cherche à s'intégrer afin de gravir les échelons sociales tout en se comportant comme un cliché de l'afro-américain dans sa salle de bain ("I smoke weed and I write my punchlines"), un autre qui prit entre deux minorités (la communauté homosexuelle et la communauté afro-américaine) est en plein rejet de lui-même et est incompris des autres et enfin le personnage principal qui se comporte comme plus "noire" qu'elle ne l'est déjà, rejetant totalement l'identité américaine au profit d'un discours façon Malcom X s'empêchant alors une relation avec un homme blanc de peur du quand-dira-t'on.
Ce film est assez intéressant dans sa dimension critique qui englobe toutes les formes de racismes et par le fait qu'il semble le faire avec une légèreté impressionnante mais qui au final est bien plus profond que ça. Malheureusement, j'ai trouvé que les personnages n'étaient pas si représentatifs de la communauté afro-américaine: trop beaux, trop lisses et même, si on peut le dire, tous clairs.

zouloudesvilles
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le 24 oct. 2015

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