Dès le départ, le projet n'était pas rassurant. Une adaptation de manga en live action à l'américaine et par Netflix. Les premiers trailers de Death Note ont été durement reçus par les fans. Malheureusement, ils rendaient bel et bien compte de ce que le film allait être, une trahison de l'oeuvre originale du brillant Tsugumi Ohba.
Dès les premières secondes, l'ambiance lycée américain, pom-pom girls et bullying gratuit, nous fait comprendre qu'il faut revoir nos attentes à la baisse. Et pour cause. Adam Wingard a pris le scénario de Death Note, en enlevant les bonnes idées.
Pour rappel, le manga raconte comment Light Yagami, lycéen méticuleux et brillant, trouve un cahier qui a le pouvoir de tuer. Cyniquement, il décide d'éliminer les criminels pour créer un monde épuré dont il sera le dieu. Accompagné de son dieu de la mort Ryuk, il va faire face au plus grand détective du monde, L. Le manga narre avec brio un jeu du chat et de la souris entre ces deux personnages se réclamant de la justice.
Le film transforme ce scénario brillant en teenage film gore et sexy. Light est un lycéen lambda sans jugeote. L utilise une arme et se laisse déborder par ses émotions. Les profondeurs psychologiques du manga sont complètement oubliées pour laisser place à un amour tragiquement banal. Tout cela se conclut par une pitoyable course-poursuite qui ferait presque rire. Seul point positif, William Dafoe, très crédible dans le rôle de Ryuk.
Le film a transformé l'excellent thriller physcologique par un film où action, sexe et gore tentent de compenser les creux de l'intrigue. Death note méritait quand même mieux que ça.
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