Habile faiseur bénéficiant toujours de budgets aisés, Peter Berg est capable du pire, voir son catastrophique Battleship, comme du meilleur quand il filme des hommes dans la fournaise, voir son très bon Du Sang Et Des Larmes. Avec ce Deepwater, adapté d'un fait divers, il redonne un peu d'âme au film-catastrophe.
Après une introduction tirant un peu longueur, ayant au moins l'intérêt de présenter ses personnages. Passant de la famille modèle américaine où tout le monde se fait des bisous, au professionnalisme exemplaire d'hommes aux valeurs irréprochables, il n’omet pas d'égratigner les excès du capitalisme sauvage, avec notamment le personnage de John Malkovich en directeur d'exploitation irresponsable. Passons sur les longues tirades souvent mielleuses de la famille modèle qui font plutôt sourire, pour savoir apprécier cette tentative sympathique d'appliquer au film de genre une bonne dose d'effets visuelles absolument impressionnants.
En gros, c'est quand tout commence à cramer que ça devient vraiment intéressant. Tant ce réalisateur s'avère plutôt habile pour filmer la catastrophe dans un véritable déluge de flammes et de ferrailles en fusion qui donne sincèrement un sentiment de totale immersion. Les mécanismes affiliés au genre sont vraiment parfaitement intégrés et le dosage entre les effets et le ressenti des personnages est franchement bien retranscrit.
Un très bon mixe entre action et drame qui possède un peu de l'essence du cinéma de James Cameron dans son application à mettre en avant la classe ouvrière contre le système qui la broie. Avec toujours ce souci de mise en scène au lyrisme naissant d'une certaine imagerie qui pourrait paraître redondante chez un cinéaste plus médiocre.
Sans être un génie, Peter Berg demeure un cinéaste habile qui nous livre avec ce film, un spectacle plastiquement impeccable totalement assumé.