Dieu que le titre français et l' affiche sont moches... Et pourtant.
Encore un film sur la condition féminine en Inde, et en VO en plus? Tu exagères Y....me dit-on.
Nan Palin aussi.


Son film manque de cette assise, de cette simplicité picto-rurale des destins de La saison des femmes. La faute à un tempérament ultra contemporain, démultipliant les portraits ( sept individualités, sept personnalités, sept histoires à dépeindre en 1H43! ) pour mieux embrasser la diversité de la classe moyenne version femme d'un pays-continent.
Qui trop embrasse mal étreint, on se sent perdu. il en fait des tonnes jouant du contraste facile et des petites saynètes façon court métrage clipesque. Réunir ces femmes pour former un choeur est une gageure just too much.

Et pourtant au delà du volontarisme militant, il y a une vraie énergie, un vrai enthousiasme, qui rappelle un peu La saison des femmes ( bis !)
Ces angry goddess sont diablement séduisantes autant que touchantes. Le suspens quant à savoir qui est l'heureux élu de la mariée est plutôt malin, comme l' emploi et le rôle de la musique, surf sur la vague de liberté....


Mad et Joanna me touchent particulièrement, presque intimement, moi qui suit un homme...


Le film est tellement agité, pour ne pas dire foutraque, que je ne vois pas venir ce qui monte même si je le pressens.


Il ose. Avec maladresse mais il ose. Il ose la rupture de ton et le baroque. Le militantisme affiché. La révolte, et le raccourci pour frapper fort.
Ne pas oublier qu'il s adresse à la classe moyenne supérieure indienne pour qu 'elle fasse bouger les choses. Une classe habituée à regarder du Bollywood où les femmes sont reléguées au rôle incarné par Joanna au début, un joli ptit cul qui se trémousse....Alors oui pour des cinéphiles occidentaux exigeants, le film manque de finesse. Il pousse fort du côté du mélo, avec une sublime ( pour moi ) référence au "cercle des poètes disparus" (Dieu que je vieillis! affreux...) comme si cela était une classique.
1H43 encore une fois c'est trop court, trop peu, trop ramassé. Mais Zingadi, ah Zingadi, dès que j' entends ta mélodie je verse ma larme, pauvre âme sensible....


La salle où j'ai visionné ce film était remplie de femmes, pourtant il y avait un autre homme, aussi ému que moi . Plus que jamais alors, je le dis haut et fort, l' homme est l' avenir de la femme, et bravo Mister Palin. N'en déplaise aux pisse-froid.

PhyleasFogg
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le 22 août 2016

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PhyleasFogg

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