Délivre nous de ce genre de film...

Délivre nous du mal est supposé traiter de démons et de Mal au sens originel. Sur le papier, pourquoi pas, c'est en général une recette qui marche et qui trouble notre endormissement quelques jours. Mais on ne trouve pas grand chose de sombre dans ce thriller épouvante ( épouvantable?)... Le traitement du sujet est on ne peut plus impersonnel, et les suggestions de la présence diabolique pas vraiment flippantes... C'est vraiment assez plat, aucune motivation n'est donné à l'entité, ses origines sont floues ( une vague époque perso-romaine ((???)))...
L'histoire est cousue de fil blanc, et les personnages sont tous des archétypes grossiers et creux : le flic qui a une part d'ombre tiédasse, son acolyte rigolo, sa femme bonne catholique/bonne mère/ bonne épouse bien insipide, le prêtre hispanique avec plus d'héro que de pureté dans les veines au petit blouson de cuir, l'assistant black qui est là pour faire une blague de black... Putain que la liste est longue... J'avoue avoir décroché de longs moments, mais ça m'a quand même permis de suivre le fil qui les conduit à l'origine du pétage de boulons des possédés... en même temps, on ne risque pas d'être perdus en cours de route, on relie 2 affaires grâce à un 6ème sens (comme c'est pratique), on s'aperçoit que les types concernés ( ou caramélisés dans la cave des concernés) se connaissent, l'un d'eux a pris une vidéo de la possession numéro 1 où l'on aperçoit une inscription présente sur les murs des protagonistes s'étant mis à baver par la suite... On a vu venir à 3000 kilomètres tout ce qu'il se passe, absolument tout, d'une façon ou d'une autre....
Côté "style", ça devient vite exaspérant que le réalisateur s'amuse à nous faire sursauter avec la moitié de l'arche de Noé ( un chat, un clébard avec un crucifix, un chat crucifié, l'homme qui murmurait à l'oreille des lions...) et quelques hystériques proprets à l'oeil torve... C'est un peu facile de fourrer 30% de scènes dans le noir complet et d'y faire surgir un truc et de prétendre créer une ambiance oppressante... En plus, ça véhicule un tas de clichés vomitifs du style : les Noirs sont hilarants, surtout lorsqu'on les aperçoit dans une seule scène et que leur seule réplique se résume à "What the fuck?!" ou autre originalité du genre, les femmes sont vouées à attendre leur mari avec compréhension et instinct maternel, le mal vient au final d'Irak, malgré la légende babylonienne vaseuse qui sert d'explication (d'ailleurs, Jungler, ça me fait plutôt penser à un berger allemand qu'à un esprit maléfique antique). 2 longues heures, en somme...