Delta Force 2, c’est comme le premier, en moins bon, et en ouvertement bien plus nanar

Pour aller fouiner dans la fin du catalogue de la Cannon, c’est que mine de rien je devais être sacrément en manque de Chuck Norris. Car Delta Force 2 date de 1990, soit les toutes dernières années de la Cannon, qui a essuyée échec sur échec depuis 1985. Les budgets montent, mais les recettes diminuent. Du coup, la Cannon décide de donner des suites à certains de leurs succès, ou à des licences qu’ils récupèrent. Superman IV en 1987, Le Justicier Braque les Dealers en 1987 également, Portés Disparus 3 en 1988, et ce Delta Force 2 en 1990, rapidement suivi par une suite l’année suivante, mais sans Chuck Norris ce coup-ci. Seulement au début des années 90, tout faire exploser à l’écran, ça coûte cher, et Delta Force 2 se retrouve donc avec un budget estimé à 16 millions de dollars. Il n’en rapportera que 8 sur le sol Américain. Le projet Delta Force 2, il est lancé dés 1988. Chuck annonce d’ailleurs en fin d’année que le script a des soucis et subit des réécritures. Un rôle est proposé à Jean Claude Van Damme mais le monsieur préfère le projet Cyborg (sic !) pour Albert Pyun. Après avoir gagné le Vietnam tout seul et trois fois, après avoir vaincu les Russes, puis les Israéliens, Chuck va devoir se frotter aux Colombiens ! Enfin, dans les faits, puisqu’en guise de grand méchant, c’est Billy Drago qui s’y colle. Mais après tout, Robert Forster dans le premier Delta Force était aussi Israélien que Drago est Colombien. Un détail donc. Sauf que le tournage lui a lieu aux Philippines. Pas grave ils ont du se dire, une forêt et une forêt. Sauf que la plupart des figurants, et on peut le dire, Chuck et son équipe vont en buter un bon paquet, et bien, ils sont Philippins. Un gros détail, mais un détail tout de même a du se dire la Cannon Films. Moi en tout cas, ça m’aura bien fait rire, tant il n’y a absolument rien de Colombien dans ce film où le Delta Force est envoyé en mission en Colombie pour démanteler un trafic de drogue et ramener au bercail un trafiquant.


Et dans le fond, le film, scénaristiquement parlant en tout cas, fait tout pour que l’on se moque de lui. Un peu à la manière de Invasion U.S.A., sauf que le film de Zito avait une certaine insouciance, une envie d’être généreux et du coup, tout allait tellement vite que l’on en riait sans trop se poser de questions. Mais là, c’est Delta Force 2, est le rythme est plutôt lent pendant toute la première heure, à l’image du premier film. Du coup tous les détails, tous les défauts, tous ces moments risibles, ils sautent aux yeux. S’il n’y avait que ses Philippins essayant de se faire passer pour des Colombiens, mais non, c’est tout le film qui est ainsi. On pourra citer cette arrestation dans un avion très tôt dans le film, avant parachutage express pour retourner au pays. Ou encore le fait que Chuck et les relations internationales, il s’en fou totalement, amenant aux Philippines… euh en Colombie je veux dire des armes à peine camouflées dans un hélicoptère. Hélicoptère qui en un instant devient une bête de guerre, avec mitrailleuses de tous les côtés, et surtout, ces lances roquettes sur les deux côtés, à munitions illimitées bien entendu, cela va de soit. L’on pourrait également parler de ces paysans, qui travaillent dans les champs pour récolter de la drogue, mais ne sont pas contents (en réalité, même s’ils n’aiment pas ça, il s’agît de leur source de revenue et ne vont donc pas toujours faire la fine bouche). Ce qui permet au bad guy de service de montrer qu’il est très méchant, en exécutant des bébés, des maris, et en violant des femmes, qui deviennent alors des agents infiltrés pour aider Chuck dans sa mission. C’est d’ailleurs assez rare pour le souligner, mais ce personnage féminin, subtilement écrit (hmm hmm) a au moins le mérite de servir, et ce durant la majeure partie du métrage, montrant une constante dans l’écriture du film, ce qui est, oui, rare. Et pour bien rire, n’oublions pas l’entraînement que fait subir Chuck à ses recrues.


À défaut d’être un acteur sachant véhiculer des émotions, Chuck est au moins investis, et toujours en forme en 1990. Seulement cette première heure aux très forts relent nanars se prend parfois bien trop au sérieux, et comme pour le premier Delta Force, le temps peut alors paraître assez long.. Heureusement, quand le métrage décide qu’il faut tout faire péter car la cocaïne, c’est l’ennemi de l’Amérique, et donc de Chuck, alors là, ça se lâche totalement, à coup de flinguages à la mitrailleuse, de combats à mains nues avec en prime coups de pieds dans la gueule, de courses poursuites en voiture en pleine jungle, et l’arrivée de ce fameux hélicoptère qui n’a jamais besoin de recharger ces roquettes. Et de toute façon, il ne faut pas trop réfléchir, car allez savoir où seraient rangées les 50 et quelques roquettes tirées ? Le spectacle pyrotechnique lui est bien présent en tout cas, ça explose dans tous les sens, tout le temps, et là, le spectateur en a pour son argent, et ce jusqu’à ce final légèrement débile à base de voltige entre les arbres, et de vilain trafiquants punis par la loi US, c’est à dire, punis par Chuck Norris en personne. En fait, Chuck aurait été parfait dans le rôle de Judge Dredd, tant il applique la loi lui-même, sans se poser de questions ! Méditons là-dessus. Mais revenons à ce Delta Force 2. Il est, oui, inférieur au premier opus, alors que dans les faits, son final est on ne peut plus généreux. Mais l’ensemble du film fait beaucoup plus nanar que le précédent, et ce dés le début. Et malgré cela, on parvient à s’ennuyer un peu durant la première heure. Et c’est dommage, car la mise en scène de Aaron Norris (frère de Chuck, qui avait déjà signé Portés Disparus 3) n’est pas si mauvaise, malgré un montage parfois étrange et un abus de ralentis lors de certains combats. Peut-être juste que la formule ne fonctionne plus.


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le 24 oct. 2020

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