D'une exaspérante nunucherie

Le problème de ce film, par ailleurs bien mis en scène, plutôt bien photographié, enfin bien casté et interprété (encore que Noémie Lvovsky, que j'apprécie d'ordinaire beaucoup comme actrice, a toujours un peu les mêmes expressions de visage, soit souriantes et émerveillées, soit lassées à l'extrême, tout au long du film), c'est son scénario, ou plutôt la manière dont il prend et traite le sujet : une mère de 40-45 ans qui sombre dans la folie douce et une fille de 9-10 ans, écolière, qui, parce qu'elle aime sa mère, essaie de la porter (mentalement) sur ses épaules, mais cela, bien sûr, outrepasse ses forces. Heureusement, le père, qui ne fait plus partie de la cellule familiale mais garde néanmoins le contact avec sa fille et son ex-femme, finalement intervient.
Adéquatement traité, un tel sujet ne manquerait pas d'intérêt. Malheureusement, la description des manifestations répétées de la folie douce de la mère, comme celle des réactions de la fille à ces comportements erratiques, m'ont semblé d'une exaspérante nunucherie et, comment dire ?, faussement poétiques. Si bien que je suis resté assez extérieur à leurs états d'âme (surtout ceux de la mère) et que j'ai trouvé le temps long.