Je sais que je l'ai déjà faite celle là mais la TNT c'est vraiment de la bombe. Rien de tel pour revoir toute une collection de films que les chaînes dites historiques n'osent plus (re)diffuser —par décence peut être— mais faisant le bonheur de la nouvelle génération qui découvre ainsi les raisons de tant d’élans nostalgiques de la part des studios visant les trentenaires d'aujourd'hui.

Et puis l'avantage c'est que si vous ratez un film un soir, vous êtes assuré de chopper sa rediffusion sur une autre chaîne du bouquet explosif la semaine suivante.

Inutile de vous préciser que ce billet n’est pas vraiment une critique, ni un pamphlet visant à défendre Demolition Man envers et contre tous —d’autant que je ferais mieux d’honorer ma liste de films à critiquer avant l’anniversaire de Jesus ou le Papa Noël il passera pas, mais plutôt de rappeler ce qui faisait le charme du cinéma de genre produit alors.

En ces temps où les simples noms de Stallone et Schwarzenegger au générique suffisaient à assurer la promesse d’un certain spectacle, et accessoirement permettaient à un enfant d’apprendre l’alphabet d’une traite, on savait que :

- Si le fond était vert c’était uniquement parce qu’il y avait de la pelouse.
- Le feu des explosions était en vrai feu.
- Les voitures qui explosaient étaient en vraie voiture.
- Sandra Bullock avait un super cul.

À part ça, DM est un film sacrément frontal, purement crétin, abusif, poussif, mais dont l’ironie intrinsèque (la confrontation de deux évolutions éloignées d’une même culture) est foutrement délectable avec le recul, puisqu’en le revisionnant vingt ans après sa sortie on est en droit de poser le même regard que l’ami Sylvestre sur le décalage entre les époques.

Bizarrement, ce Stallone a priori primaire s’avère donc plus pertinent qu’il n’y paraît, surtout au vue de l’industrie actuelle du 7ème art. En témoigne l’aseptisation du cinéma de genre, où gros mots et effusions de sang s’éclipsent de plus en plus au profit d’une certaine aseptisation (et autre con-sensualité) sous le joug du désormais sacro saint PG 13 ; garant d’un potentiel commercial optimal.

Vous en voyez encore beaucoup vous des films dans lesquels une gamine de 6 ans envoie se faire foutre (sic) une journaliste ?

Je m’égare mais tout ça pour dire aussi qu’en dépit d’un crétinisme ambiant indéniable, DM fait du bien à voir —oui, du bien— ne serait ce que pour ces impressions de plus en plus rares :

- Celle de ne pas entendre de punch lines rendant hommage à d’anciennes punch lines.
- Celle de ne pas voir des acteurs jouer face à des personnages/objets/décors en bouillie numérique dont la présence physique à l’écran n’est absolument pas crédible.
- Celle de pas se retrouver face au même film qu’on a vu 10 ans avant (coucou Spiderman).
- Celle d’un film d’action qui s’assume comme tel, crétin mais pas si stupide par la critique tout de même apportée d’une société utopique sans se parrer d’intellectualisme vanicreux.
- Celle de ne pas rire jaune face à un énième reboot en train (coucou Total Rectal).

Et puis profitons encore du fait que Stallone ne ressemble pas à Robert Smith.

Et puis nuançons la prestation agaçante (caricaturale?) de Snipes juste parce qu’il nous rappelle irrésistiblement MC Solaar.

Et puis il y a du matte painting, du futurisme mignon mais pas si con (les tablettes numériques, la visiophonie, les courbes des voitures, l’omniprésence de la surveillance vidéo et des images, le fichage biométrique, l’aseptisation et le contrôle de l’opinion, le fossée des classes socio économiques, le regard sur et la place de l’histoire contemporaine —violente, incontestablement), il y a aussi beaucoup de décors fauchés et du plastique, mais qu’est ce que Bullock porte bien le pantalon moulant...!

Oui, je vous parle bien d’un film tout pourri, mais quand je le compare avec ce qu’on se mange ces jours ci, je préfère les cons gelés de l’époque aux stupidités frigides d’aujourd’hui.
real_folk_blues

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