En voyant la bande annonce, je me suis dis " Oh tiens, un film de zombies coréens qui semble sympa. On sait jamais, ça peut être un bon divertissement "
" Un bon divertissement "
Ce film est beaucoup plus que ça, mais qu'est-ce que j'avais tord. Ce film est excellent. Tous les blockbusters de cet été peuvent aller se rhabiller ( surtout toi, Suicide Squad ). Pour un budget de seulement 182 000 dollars - Oui oui, 182 000 dollars vous avez bien lu -, ce film nous en fout plein la tête.

Le scénario est simple, mais pas simpliste. Les 3/4 du film sont captivantes et très bien rythmés. Mais alors, les trente dernières minutes sont d'une émotion et d'une beauté pure. Mais surtout, enfin une fin est parfaite. Elle est ouverte, sans non plus l'être totalement. Ce n'est pas juste un happy ending ou les héros ont gagnés et tout le monde est content - coucou World War Z, 2012 et autres films catastrophes -. Mais la fin n'est pas non plus dénuée d'espoir, c'est juste une conclusion réaliste.
Sa réalisation est ingénieuse, Yeon Sang-ho a réussi à rendre un huis clos dans un train ( endroit très très restreint ) intéressant et captivant pendant deux heures. Il arrive à renouveler sa mise en scène tout en restant " lisible ".
Les acteurs sont très bons, ils sont tout en nuance. Su-an, jouée par Kim Soo-Ahn, tient son rôle tout au long du film alors qu'elle est à peine agée de 10 ans. Une leçon pour tous les jeunes acteurs - surtout ceux jouant dans des films français -.
L'épouvante / le fantastique est ici très bien jaugée. Il utilise les morts vivants comme un prétexte à une critique de la société, ce que la plus part des films de zombies ne font pas/font mal. Ici, il y a plusieurs allusions à l'égocentrisme, aux apparences et aux grandes entreprises.
Mais surtout, ce qu'il faut retenir c'est que le budget ne compte pas. L'industrie du cinéma telle que nous la connaissons aujourd'hui est basé sur l'argent et le film au plus gros budget. On oublie trop souvent qu'un film est une création à la base et non un produit commercial. Ce film en est l'exemple parfait. A montrer à tous les producteurs d'Holywood qui pensent que la quantité est inférieure à la qualité. Oui, le cinéma est une industrie mais à force de s'industrialiser, elle s'essouffle.
Bravo monsieur Yeon Sang-ho et merci pour cette belle leçon de cinéma !

Nazaru
9
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le 23 août 2016

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Nael Zaiti

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