Une fillette tanne son père pour qu’il la laisse prendre le train afin de retrouver sa mère, il obtempère tout en regrettant que ça perturbe son emploi du temps de trader absorbé par ses chiffres.


Déjà l’introduction des protagonistes, la relation de la gentille fillette avec son père intrigue et annonce un film qui prend le temps de créer des personnages entiers.
Sans en savoir des masses, on a l’impression que chacun a une vie hors du film, même ceux qu’on ne croise que quelques secondes.


La trame suit ces bons rails en maîtrisant parfaitement son déroulé: on découvre la teneur du phénomène et son évolution uniquement du point de vue des passagers, c’est à dire que nous sommes aussi aveugle qu’eux, sans jamais savoir l’ampleur de la propagation ni dans le wagon d’à côté, ni au niveau national, encore moins mondial.


Se cantonner au même niveau que les personnages joue beaucoup sur notre implication dans leur quête et créé une proximité, c’est comme si nous faisions aussi partie des voyageurs.
Pourtant, on arrive à se repérer petit à petit parce qu’on nous délivre les informations avec un rythme impeccable, sans jamais nous perdre.
Cette façon de montrer les choses juste comme il le faut est parfaitement maîtrisée, et même si on est dans un film catastrophe où les problèmes s'enchaînent, on ne ressent pas de lassitude, au contraire on veut continuer pour voir jusqu’où on va pouvoir aller..


Jusqu’au bout, dernier train pour Busan arrive à nous épater émotionnellement, nous laissant le temps entre deux plans de nous interroger sur le comportement d’un groupe d’individus en situation de crise, sur notre individualisme ou au contraire sur notre capacité à nous surpasser et à faire preuve d’altruisme.


Le tout filmé de fort belle façon: on a rarement vu des scènes de train aussi bien rendues.
Il n’y a rien à jeter dans ce film qui arrive à nous tenir en haleine sans nous lasser, qui arrive à créer de l’émotion au milieu du désordre et sans tomber dans le pathos, qui met en lumière la faiblesse et la force des hommes.


On n’en espérait pas tant et on est bien content de ce qu’on a trouvé.

iori
8
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le 25 janv. 2017

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