La fin d'un monde

Film documentaire d'une heure à peine "Derniers jours à Shibati" nous promène en Chine, dans le quartier de Shibati qui vit ses dernières heures, ses habitants étant relogés à la périphérie de la ville dans d'immenses tours suite à la destruction programmée du quartier.

Caméra à la main, Hendrick Dusollier part à la rencontre des habitants du quartier condamné ; il croise dans son périple un jeune garçon, un coiffeur, une veille dame, tous très attachés à Shibati malgré son état de délabrement extrême.

Passant au fur et à mesure des entrevues (espacées de 6 mois) de simple observateur à ami et confident, le cinéaste recueille les témoignages de personnes contraintes au deuil d'une partie de leur vie, pour le jeune garçon ou de toute leur existence, pour la grand mère.
C'est cette simplicité qui fait toute la force du film : pas de musique, pas de voix off. La justesse des témoignages, entre nostalgie et résignation, suffit. Le cinéaste réussit à capter les derniers instant du quartier, la fin d'une époque. Impossible de ne pas être touché par les personnages du film notamment la grand mère, qui avec la chute de Shibati voit tout une partie de sa vie s'écrouler. C'est toute une Chine qui disparaît.
"Derniers jours à Shibati" : Un film empli d'humanité qui rends compte de la transformation de la société chinoise en se plaçant au plus près des survivants de cette Chine.