Un casting flamboyant pour ce film d'enquête chez les marines avec une histoire de bizutage qui a mal tourné, commandité par des supérieurs hiérarchiques, ce que l'on a appelé un "code rouge", qui avait pour but de harceler, menacer ou brutaliser le militaire qui ne respecterait pas les normes. Dans cette histoire, le militaire qui en a fait les frais n'aurait pas respecté le code: "unité, corps, dieu, patrie".
On s'attend à voir plus rapidement apparaitre les scènes du procès, mais l'intérêt de ce film est de montrer une critique du système militaire américain où le sexisme et le côté obtus et ridicule de l'armée, d'un système d'ordre et d'obéissance en général est visibilisé sur des questions d'honneur et d'un code rouge aujourd'hui sensé ne plus être en vigueur.
On est pris dans l'enquête menée par la lieutenant Joanne Galoway, jouée magistralement par Demi Moore et Tom Cruise, qui joue Daniel Kafee, le lieutenant chargé de la défense des deux "bizuteurs" et mène la danse dans ce système sexiste, comme dans la plupart de ses films d'ailleurs. C'est malgré tout un de ses rôles de début de carrière où il montre son talent sans avoir besoin de jouer un "super héros" et où on peut y voir les failles. L'un et l'autre forment une équipe plus cérébrale que d'action et on se prend au jeu des personnages.
Kevin Bacon se défend bien dans son rôle de lieutenant qui fait l'accusation des deux officiers ayant obéis au code rouge. Les scènes entre lui et Tom Cruise sont aussi bien menées. Kiefer Sutherland prouve aussi encore son talent en jouant le rôle d'un intermédiaire dans l'ordre du code rouge. On apprécie de revoir Sutherland et Bacon jouer ensemble, même si les scènes en commun sont rares, comparé au film "L'expérience interdite" de Joel Schumacher, en 1990, repris en 2017 par Niels Arden Oplev et offre un meilleur rôle à Sutherland.
Jack Nicholson joue merveilleusement comme dans la plupart de ses films. Il joue un colonel, macho et retord, couvert par son statut hiérarchique et le système militaire. Il offre une joute oratoire vers la fin du film qui frise le ridicule et finit par le faire craquer et démontre un personnage n'ayant que peu de jugeote et juste la folie du pouvoir.
C'est dommage que le réalisateur n'est fait que caricaturer certains personnages de l'armée, cela cache l'analyse qui peut être faites du système militaire sur lequel repose l'autoritarisme et ce sens de l'honneur qui n'est qu'un prétexte à l'obéissance aux ordres et à la hiérarchie.