Hé bé mes amis ! Je ne suis pas prêt à me taper de sitôt un nouveau film de Xavier Beauvois ! Déjà que son encensé Le Petit Lieutenant m'avait plutôt ennuyé, v'là t'y pas que Des Hommes et des Dieux arrive à faire pire... Et un César du meilleur film en prime, un !
Le film s'avère tellement lent, tellement ennuyeux, et surtout si loin d'être aussi intelligent qu'on voudrait nous le faire croire, qu'il n'y a franchement pas grand-chose à en dire. Il s'agit bien d'une histoire vraie basée sur un dilemme intéressant, celui des moines catholiques de Tibhirine en pleine guerre civile algérienne (1996), mais il en fait quoi le réalisateur, hein ? Il en fait quoi ? Une succession de prières, de chants liturgiques, de silences, de scènes de vie monacales (de jolis paysages tout de même), et d'échanges quotidiens, "perturbés" par les terroristes islamistes du coin. L'illustration de ces moines vivant en parfaite harmonie avec leurs frères musulmans me semblant d'ailleurs particulièrement angélique. Mais on peut toujours rêver...
Le problème, c'est que le peu de paroles échangées reste hyper attendu. Et vis-à-vis d'un type comme moi qui n'est plus croyant depuis des lustres, le réalisateur n'arrive à aucun moment à m'expliquer, me faire ressentir, ou même me parler de la passion animant ces moines, la dévotion à leur dieu. C'est ça aussi que de ne pas suffisamment travailler ses personnages... Du coup, j'ai surtout l'impression d'avoir affaire à des moines au jusqu'au-boutisme bisounours ; à des hommes-vestiges de l'évangélisation colonialiste entrant en résistance passive, à la manière du fameux "Je lui tends l'autre joue". Une sorte de sacrifice morbide à la Jésus-Christ, incarné plus particulièrement par le personnage de Lambert Wilson (très peu crédible qui plus est), dans un don de soi jamais transcendé, qui me fait plus penser à de vieux fanatiques pacifistes qu'enverraient au paradis de jeunes fanatiques sanguinaires eux aussi persuadés d'en prendre le chemin... Le manichéisme et la désinformation pour enrober le tout.
Quant au final pseudo-mystérieux dans la neige, et qui dure des plombes, il ne m'a pas non plus convaincu... Mais oui, Xavier Beauvois fait ici dans le film d'auteur aux jolis passages contemplatifs, mais non, il n'a pas le talent et surtout la subtilité nécessaires à en faire quelque chose d'intéressant.