We may be witnesses to a Biblical prophesy come true. “And there shall
be destruction and darkness come upon creation. And the Beasts shall
reign over the earth.”


                                           Dr. Medford


La guerre froide des années 50 fut très prolifique sur le plan de la propagande, et le médium cinématographique fut amplement utilisé pour dénoncer les menaces nucléaires qui saturaient la vie publique. Une vague de films d’horreur a vue le jour, prônant les dangers de la radioactivité par le biais de bêtes monstrueuses attaquant les villes américaines. Des monstres attaquent la ville fut le premier film de bestioles de cette sombre période basée sur la thématique de la peur d’une menace atomique. Résultat, une possibilité de prophétie apocalyptique causée par des fourmis géantes de 2m50. Ça promet!!!


Après avoir découvert que des fourmis géantes aient attaquées quelques habitants d’une petite ville du Nouveau-Mexique, un policier, un agent du FBI, un entomologiste et sa fille commencent des recherches intensives pour retrouver les lieux où se seraient installées les reines de ses monstrueuses bêtes.


Malgré ce que l’on pourrait croire en voyant l’affiche, Des monstres attaquent la ville est loin d’être mauvais. D’un côté, le réalisateur Gordon Douglas sait générer un climat de suspense et de tension au sein de son film, prouvant qu’on n’a pas besoin de beaucoup de moyens pour y arriver. Au départ, Des monstres attaquent la ville prend une tangente d’enquête policière, gardant le plus grand mystère sur la créature à venir, ne laissant qu’un sifflement étrange comme hors-d’œuvre. Les quelques meurtres présents sont effectués hors champ, la seule témoin et survivante de la menace à venir est une fillette tombée dans un état de catatonie, et de mystérieuses empreintes sont laissées sur la plupart des scènes de crimes. Après le dévoilement du monstre, les effets de suspense ne s’arrêtent pas là. En effet, les scénaristes du film vont au-delà de nos espérances en envoyant les protagonistes dans l’antre de la bête, le nid de fourmis. Même si cette scène n’est pas utilisée à son plein potentiel, elle offre quelques moments inquiétants, soutenus par des décors réalistes de tunnels souterrains.


D’un autre côté, il est étonnant de constater que le long-métrage n’a pas pour unique but de mettre en scènes de grosses bébittes radioactives tuant des gens. Non!!! Des monstres attaquent la ville critique également la société basée sur l’information ET la désinformation. D’ailleurs, c’est par l’entremise de ces deux actions que le film est principalement construit. On a qu’à penser au moment où le Dr. Medford informe la situation catastrophique aux hauts dirigeants en leurs montrant un petit documentaire explicatif sur les fourmis communes. Avec cette scène, le personnage arrive à nous convaincre qu’une invasion de fourmis géantes sur Terre pourrait effectivement prendre des proportions apocalyptiques. Les hauts dirigeants décident par la suite de garder cette information secrète afin de ne pas créer la panique générale chez les citoyens et désinforment ceux-ci en employant divers moyens qui sont encore d’actualité aujourd’hui. Pour prendre exemple: Un pilote a été témoin d’une fourmi-volante géante. Le gouvernement l’enferme dans un asile psychiatrique et raconte plutôt que l’homme a vu un OVNI.


Ce qui surprend le plus dans ce film de série B, c’est que même les acteurs sont bons et crédibles. Mon personnage préféré dans le récit est le Dr. Medford. La manière dont Edmund Gwenn transpose son personnage à l’écran est tout à fait charmante. Pour la plupart des cas, certaines de ses actions les plus anodines qu’il soit font du Dr. Medford un personnage attachant et très réaliste. Je donne une mention honorable à la petite fille catatonique qui, lorsqu’elle humecte l’acide formique que le Dr. Medford lui met sous le nez, offre une performance inoubliable de folie de quelques secondes qui donne tout le sens au titre orignal du film: THEM!.


Même si les effets spéciaux ne sont pas superbes, les fourmis géantes sont quand même réalistes pour l’époque. J’ai même trouvé qu’elles ressemblaient un peu à la « fourmi géante » dans la comédie fantastique Chérie, j'ai réduit les enfants de Joe Johnston. Le seul défaut qu’on peut constater chez elles, c’est leur simplicité gestuelle qui donne l’impression que nous sommes en présence d’un subterfuge cinématographique reflétant la limite des effets spéciaux des années 50.


Par l’ajout de la scène du nid, j’ai immédiatement fait des rapprochements avec une œuvre extrêmement connue du cinéma d’horreur et de science-fiction, Aliens, le retour. Nul doute que Des monstres attaquent la ville ait eu une quelconque influence sur ce film réalisé par James Cameron en 1986. Notons la comparaison évidente entre les xénomorphes et les fourmis, dans leur manière de vivre en société et dans leur mode de reproduction. Nous avons droit dans chacun des films la présence de la petite fille survivante et muette qui a une poupée comme ami. À la toute fin du film, les soldats se dispersent dans les égouts de la ville avec leurs jeeps et leurs lance-flammes, cherchant désespérément 2 enfants retenus prisonnier dans le nouveau nid de fourmis. Cette fin fait penser quand Ripley (Sigourney Weaver) doit aller chercher la petite Newt dans le nid d’extraterrestres qui se situe en sous-sol.


En conclusion, il aurait été facile de tomber dans l’absurdité avec le synopsis de Des monstres attaquent la ville, mais Gordon Douglas réussit à en faire un film qui surprend à partir d’un scénario bien construit et d’un maigre budget. Il n’est pas étonnant que Them! reste à ce jour le meilleur film de bestioles radioactives porté au grand écran.

VHS_Guy
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le 14 sept. 2017

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