Qu’il soit un ami d’enfance perdu de vue, un lemming coincé dans une canalisation ou l’incarnation du diable, Dominik Moll apprécie l’élément perturbateur qui secouera le bien rangé. Ici, c’est une boule de nerf aux multiples facettes : un collègue en déséquilibre qui aime se détendre avec un hachoir, une peintre de sœur à l’art frontal et impudique accompagnée de son encombrant chihuahua, une fille bien trop sérieuse pour son âge, un fils au végétarisme revendicateur, sans oublier les fantômes rigolards de papa et maman. De quoi réveiller le dieu de la guerre qui sommeille en Monsieur et déclencher un compte à rebours avant l’explosion finale qui fera… pschitt. On aurait aimé plus d’audace, voire de méchanceté, dans ce film un peu étrange, mais trop retenu pour le genre. Le message bien-pensant préconisant de sortir du cadre pour enfin commencer à vivre n’a rien de neuf et les modèles alternatifs proposés ne font guère envie. Les personnages peinent à nous emporter dans leur folie douce au point de nous lasser avec leur vanité. Dommage pour François Damiens qui pour une fois tombe le masque de l’excentrique et enfile le costume d’un Tartempion à la conformité presque touchante.
(Critique complète sur cinefilik.wordpress.com)