Tu viens fils ? On va faire un tour
Accueilli par une magnifique chanson servant de générique, à la fois drôle et profonde, je me dis que je risque de passer un excellent moment. De temps en temps je ne me trompe pas.
On est parti avec Totò et son fils pour une balade, on ne sait pas trop où on va, juste là-bas. On va parler des choses de la vie, avec un oiseau un brun saoulant. On va rencontrer des gens, des beaux et des moins beaux, assister à une naissance (sublime scène), être bercé par une non moins sublime musique (j'en attendais pas moins de Morricone), et puis poursuivre notre route. Pasolini est un vrai poète, tout le film est un magnifique poème où il faut se laisser bercer par la drôlerie, l'absurdité parfois (surtout dans le récit raconté par l'oiseau qui coupe le film en deux), la beauté de cette histoire tout bête où on s'attache à ces deux baroudeurs qui en ont marre d'entendre leur oiseau de malheur tergiverser (bien qu'il puisse dire des choses très vraies). Bon évidemment le tout ne serait pas complet sans un très bon noir et blanc.
Ah et je vous ai dit que la chanson du générique était géniale ? Non franchement c'est à la fois original et super drôle, on ne s'attend pas à ça. Pasolini aime nous surprendre j'ai l'impression. D'ailleurs il ne peut s'empêcher de nous la remettre à la fin (c'est pas moi qui m'en plaindrai).
Forcément, le récit de l'oiseau est un moment marquant du film, déjà parce qu'il est assez long, mais surtout parce qu'il est drôle et juste. Évangéliser les oiseaux, qu'elle drôle d'idée se dit-on. Ouais, mais n'empêche que voir la foi de cet type porter finalement ses fruits, ce qui au premier abord est totalement absurde, ça fait quelque chose. le meilleur moment étant atteint lorsque, ayant répondu, les oiseaux conversent avec le Saint et son fils. Magnifique. Ça se résume en un mot : poésie.
Non vraiment, je n'ai pas commencé Pasolini par son plus connu, mais c'est assurément une petite merveille. C'est quand même bien ces vidéothèques...