Un père et son fils traînent leurs savates dans la banlieue de Rome. Le film, comme un roman picaresque, repose sur un certain nombre de rencontres, et sur la réaction des deux protagonistes. Ils rencontrent assez vite un corbeau, qui aime à discourir de tout, surtout pour critiquer l'ordre établi. Le corbeau leur raconte l'histoire de deux moines (joués par les deux acteurs principaux) qui reçurent de Saint-François d'Assise la mission d'évangéliser les faucons et les moineaux. Ils se font tirer dessus par la femme d'un paysan sur le champ duquel ils se sont soulagés. Ils rencontrent une femme qui vit avec des enfants qu'elle force à dormir pour qu'ils ne meurent pas de faim. Ils se font arnaquer par quatre hommes et une femme enceinte qui circulent en Cadillac. Ils vont mendier chez un homme d'affaires. Ils rencontrent une pute très gentille. Enfin ils décident de manger le corbeau, et continuent leur route vers l'horizon, dans un plan qui rappelle celui à la fin des "Lumières de la ville" (un avion à réaction en plus).

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Bon, je vais me contenter de laisser les notes que j'ai prise au fur et à mesure du visionnage.

Générique chantant les crédits sur du Moricconne.... ça part bien....

"Quand quelqu'un est mort, tout ce qu'il avait à faire, il l'a fait".

Au début, je ne comprenais pas... Les deux personnages, père et fils se promènent sans but dans les faubourgs de Rome et le gamin, quand il gambade, a l'air particulièrement ridicule... Je me disais : Mamma mia, Pasolini, mais tu nous fais quoi ? Et puis une fois qu'ils rencontrent le corbeau, j'ai compris. C'est une inversion du "voyez les oiseaux du ciel...". Les humains sont comme des oiseaux, qui arpentent la Terre sans but. D'ailleurs la démarche de Toto, avec son parapluie, rappelle celle d'un pingouin.

Superbes paysages toscans en noir et blanc pour l'épisode médiéval. Les gags sont assez visuels : les frères qui prient avec les 4 saisons qui passent.

HO MON DIEU ! J'ai hurlé de rire avec la scène où les deux moines apprennent le langage des oiseaux. Pasolini n'a vraiment peur de rien avec ce film.

Holala... Maintenant des passages quasi-cinéma muet avec une musique genre twist. Vraiment étrange, surtout quand Toto latte la gueule de quatre mecs costauds en accéléré...

C'est un film burlesque, comme le souligne greenwich, un film qui ne se pose aucune limite et aborde des sujets divers, pas de manière très fouillée, mais on peut voir ça comme une sorte de récréation, un prolongement de "La ricotta". Après si l'intellectuel Pasolini pensait toucher la masse avec ce film, je ne suis pas sûr que les choix opérés soient les plus efficaces...
zardoz6704
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le 18 févr. 2015

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zardoz6704

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