Liberté chérie
En adaptant librement le roman « La désobéissance », le réalisateur chilien Sebastián Lelio, nous offre dans son troisième film, le traitement des thèmes qui lui sont chers. Fortes,...
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le 18 juin 2018
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Premier film en langue anglaise pour le chilien Sebastian Lelio après les splendides Gloria et Une femme fantastique. Mais de cette nouvelle étape périlleuse, le cinéaste se tire sans encombre même si Désobéissance est un peu en retrait de ses deux films précédents. Le thème en est presque toujours le même, ce sont des portraits de femmes qui malgré les obstacles choisissent la liberté. Ici, elles sont deux, l'une qui a fui sa communauté, l'autre qui est restée et s'est rangée. Avec le mari de la seconde, ils forment une sorte de triangle amoureux qui n'a rien de trivial, dans un contexte et un environnement pourtant hostiles à déranger les règles établies. On retrouve à nouveau chez Lelio cette bienveillance autour de ses personnages et une absence de violence malgré un conflit sentimental qui bouleverse ce trio. Sur fond de deuil, le film se joue des codes habituels du mélodrame pour avancer à pas comptés, dans une austérité magnifique (on peut même penser à Dreyer, parfois). Le dénouement n'est pas totalement satisfaisant mais qu'importe, les scènes qui le précèdent sont magnifiques et poignantes. Et comme toujours avec le cinéaste, quelle extraordinaire direction d'acteurs, et particulièrement d'actrices, même si Alessandro Nivola est excellent, Les deux Rachel, McAdams et Weisz sont remarquables avec une petite préférence pour la seconde qui joue avec une finesse considérable et toute en nuances un rôle infiniment difficile à défendre (la fille du rabbin émancipée) sans tomber dans les clichés. Désobéissance force le respect par sa tonalité automnale et sa dignité constante et confirme que Sebastian Lelio est l'un des meilleurs réalisateurs chiliens actuels avec Pablo Larrain. Doit-on malgré tout trembler avec l'annonce de son prochain film : un remake de Gloria avec Julianne Moore ?
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le 13 juin 2018
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