Wes, Steven, Bob et Richard sont dans un bâteau...

Détention n'est pas une parodie du cinéma fantastique des années 80-90. C'est un tribute, et un tribute franchement bien foutu ! Le tribute ne copie pas pour se moquer, il copie comme on fait la révérence devant quelqu'un que l'on respecte. Et Joseph Kahn est quelqu'un de respectueux. Autant envers le cinéma su-cité qu'envers son public.

Kahn balance la sauce en jouant sur les mises en abîmes cinématographique de Scream, saupoudré de clins d'oeil forcés aux voyages temporels de Retour vers le Futur, en passant par le cinéma d'extra-terrestre de Spielberg, et les prédictions apocalyptiques façon Donnie Darko (film qui, lui-même, démontrait l'amour de son réalisateur pour le cinéma américain des 80's). Au détour de quelques scènes, Joe.K n'oublie pas non plus d'abuser de lens flares comme le ferait un J.J Abrahams, qui partage avec lui l'amour du 7ème art des années 80.
Mais loin de parodier, Kahn ne se moque pas ; loin de chercher à récupérer le succès de ses aînés pour se l'approprier, Kahn rend hommage. Ce film totalement régressif aux relents de Sauver Par Le Gong parfaitement assumé, remonte dans l'Histoire du cinéma fantastique américain à travers lequel il remet en scène séquence après séquence les origines même du teenage movie, jusqu'à l'immanquable référence au Breakfast Club, film mythique de John Hughes qui lança pour de bon les stéréotypes du genre.

Pendant 1h30, Joseph Kahn retrace la genèse d'un cinoche porté par les adolescents. Tout ça prend la forme d'un film qui aurait été tourné par des gamins lors d'un été passé à se faire suer chez les grands-parents... Mais avec un budget de grandes personnes. Un film Youtube qui s'amuse de son concept, s'amuse de lui-même et dans lequel Kahn s'amuse même de sa propre filmo.

Est-ce que tout ces bons points en font un bon film ? Je dirais autant qu'un tribute band donne un bon groupe de musique : Non. Un bon tribute reste un bon tribute, mais demeure loin d'être un bon film. Détention trouvera donc une bonne place dans votre disque dur dans le même dossier que Paul. Et c'est déjà pas mal !

NB : Pour tous ceux qui comparent Détention avec Kaboom... ... ... Crotte !
SpiderJerusalem
7
Écrit par

Créée

le 23 déc. 2013

Critique lue 214 fois

1 j'aime

SpiderJerusalem

Écrit par

Critique lue 214 fois

1

D'autres avis sur Detention

Detention
Marius
7

^_^

Donnie Darko +Iron Man +Buffy +Scream +Breakfast Club +Retour vers le Futur +Waynes World +ProjectX +Freddy +Clueless +La Mouche +Saw +Freaks&Geeks +Forbidden Planet +Piège en haute mer +Star...

le 3 sept. 2012

29 j'aime

2

Detention
Gand-Alf
8

School's out for ever !

Traîné dans la boue par les cinéphiles de tous poils à cause de son "Torque", le clippeur Joseph Kahn ne va pas se laisser abattre et va sortir de ses tripes son VRAI premier film, SON cri du coeur à...

le 10 août 2012

25 j'aime

3

Detention
Templar
7

"The 90's are the new 80's"

Pourquoi faire des films en s'appuyant sur le sens et la cohérence, pourquoi se contenter d'un genre quand la palette cinématographique en offre bien plus ? Detention se moque des explications, de la...

le 19 août 2011

22 j'aime

3

Du même critique

Batman & Robin
SpiderJerusalem
10

Batman et Robin, ou la conclusion idéale d'une saga postmoderniste !

Dans ce quatrième opus, Joel Schumacher met en place un triangle amoureux des plus perturbants. Ainsi Uma Thurman campe la sulfureuse et empoisonneuse Poison Ivy et sa composition sans faille n'est...

le 28 mai 2011

104 j'aime

52

L'Homme-dé
SpiderJerusalem
3

Tentant...

Un style fluide, un récit qui progresse en dents de scie sans jamais ennuyé, sans jamais relâcher la pression. Un personnage torturé mais conscient à sa manière que c'est une belle enflure (si si il...

le 8 janv. 2011

30 j'aime

7

Black Mirror
SpiderJerusalem
6

"Britain Got Talent"

Dans la lignée de Twillight Zone et Au-Delà Du Réel, la nouvelle créature titubante de Charlie Brooker&co nous plonge dans un mélange de sordide, d'horreur et de science-fiction. Mais à la différence...

le 5 mars 2012

24 j'aime

8