Demi-tour !

Wrong turn, sorti au cinéma pourtant, fait penser à un téléfilm, en plus gore, de par son esthétique, sa musique à deux francs, et son générique très bas de gamme qui use de corrections colorimétriques et d'effets vidéos pas beaux, et qui effleure les thèmes de la génétique et de la déformation chez les humains.
Enfin, "génétique", le mot est fort, parce que les cellules qu'ont voit se séparer et tout ça, ce n'est qu'un prétexte pour voir des gens avec une sale tronche, qui sont forcément des tueurs fous, qui ont un rire tonitruant. Le film ne s'intéresse qu'à ce qu'on voit à la surface : les déformés sont les méchants, les acteurs les plus beaux sont les survivants, et entre les deux il y a les rednecks forcément dégueulasses à voir, et un peu attardés sur les bords.
Il y en a un qui, comme un gros con, surgit tout d'un coup de la vitre de son camion, quand le héros s'approche du véhicule. Pourquoi fait-il ça ? Aucune raison, si ce n'est pour fournir un jumpscares. Le film en est d'ailleurs plein, et c'est bien chiant. Il y a toujours ces cons qui font soit "oho, je t'ai fait peur !", soit "oups, j'ai avancé silencieusement dans ton dos et ai posé violemment ma main sur ton épaule, mais je voulais pas te faire peur". Bouffons. Ils méritent de crever.
Il y a aussi un de ces cons qui conduit en regardant dans le rétro au lieu de voir la route, et qui ramasse un CD sur le sol de sa voiture en même temps qu'il conduit. Il mérite de mourir aussi, mais il ne le fait pas.
Comme vous l'aurez compris, on ne s'attache pas aux personnages. Dans toute la première partie, on traîne inutilement à les voir tourner en rond sur les mêmes sujets, notamment concernant le couple de fiancés, qui veulent montrer comme ils s'aiment à chaque fois qu'on revient sur eux. En tout cas ça nous fait pas avancer. Et on se fout quand même, de ces personnages, antipathiques pour la plupart. Les deux personnages principaux sont deux grognons en tout cas. Et ceux qui meurent en premier, c'est des pauvres cons, à savoir une femme qui suce, et un homme qui se fait sucer, la raison : "when do people always show up ?", il font une "experiment on probability", oui c'est ça.

L'histoire, c'est celle d'une bande de jeunes qui prennent la route qu'il fallait pas (2000 maniacs), se font piéger par une bande d'humains déformés qui étalent des barbelés sur le bitume (La colline a des yeux), et se retrouvent dans la bâtisse délabrée d'une famille de cannibales (Massacre à la tronçonneuse). Et en plus, un mec fait référence à Délivrance.
Bref, le scénario c'est du mâché, remâché, vomi, remâché, revomi, reremâché, mais j'attendais au moins du bon gore.
Le premier meurtre, il est tellement rapide et on en voit si peu que j'ai cru que j'étais tombé sur une version censurée du film. Eh bien non.
D'autres meurtres usent pas mal de ce qui n'est pas visible : le méchant se fait frapper dans le dos alors qu'on le voit de face, un type se prend des flèches qu'on ne voit pas, mais qu'on ne fait qu'entendre, ...
Moi qui ai vite été gonflé du film et qui voulais passer directement aux moments sanglants, j'ai été déçu (oui je sais c'est pas bien, mais en ce moment j'ai trop de mal à tenir jusqu'au bout des films que je sais que je vais considérer comme une perte de temps ; j'ai vu 40mn en entier, déjà).
Il doit y avoir juste un meurtre original, celui du corps qui tombe, séparé de la tête coupée au niveau de la bouche.
Ah et il y a cet usage complètement ridicule de la violence : "Dead ? What people ?" demande un type. Pouf, il a une flèche dans l'oeil !
Bon, il y a aussi une autre bonne idée au début, celle de l'escaladeuse qui veut qu'on la tire par la cordée, puis ne veut plus quand on exauce son souhait.
Mais sinon, en dehors de ce que j'ai déjà évoqué, la réalisation est vraiment mauvaise. A la façon dont est montrée la chute d'une femme au début du film, qui est censée tomber, on voit clairement qu'elle saute (de sorte à ce que la cascadeuse ne se fasse pas mal sur la roche).
Et il y a ces cadres où des points flous gâchent le champ de vision. Il s'agit en fait de fleurs ou de brins d'herbes au premier plan... quelle idée !

Il y a Eliza Dushku en débardeur, mais sinon...
Je verrai peut-être les suites, ou au moins le 2, un jour. Ca n'a pas l'air mieux, dans le fond, mais le gore y a l'air plus réjouissant.