Detroit est un film inspiré de faits réels, lors d’une des plus grandes émeutes de l’histoire des Etats Unis. Comme pas mal de film avant lui, notamment Selma (2015), Free State Of Jones (2016) et The Birth of a Nation (2017), il traite de la ségrégation, du racisme et de ses conséquences. Le film est quasiment entièrement filmé en caméra épaule : qu’on aime ou pas le procédé, il faut avouer qu’il plonge vraiment au cœur de l’action. La réalisation est très bonne, ainsi que l’interprétation des acteurs, surtout John Boyega et Will Poulter, assez impressionnants. Le début du film nous montre l’état des choses, l’ambiance générale avant les émeutes, nous expliquent historiquement les enjeux. La deuxième partie du film se penche sur un fait précis, la bavure policière dans cet hôtel. Ce parti pris pose un problème : les faits réels précis ne sont pas connus, uniquement basés sur des témoignages, on sent que ça a du coup été brodé pour le film car il y a quelques incohérences gênantes. Ce passage est en plus vraiment dur, et inutilement très long. Cette haine, cette violence fait peur, est clairement désagréable, et aucun message de paix ne vient équilibrer le tout comme ont pu le faire les films précédemment cités. On est limite à en penser que c’est une incitation à la haine pour les blancs ! Oui c’est important de connaitre de l’histoire des nations, les erreurs commises, mais un appel à la paix est plus important que de faire naitre la haine par la souffrance du spectateur. Ce film nous a laissé avec un sentiment de peur désagréable. On sent bien que la réalisatrice Kathryn Bigelow veut montrer l’injustice de ce procès, mais son message est violent et passe mal, alors que le même message nous avait vraiment émus positivement avec Selma. Bref, objectivement, ce film est réussi, mais nous a quand même laissé un goût amer.