Voilà une période de l’Histoire américaine que je ne connaissais pas, la définir de sombre est un euphémisme, cruelle, injuste ou ignoble lui correspondrait bien mieux, alors je préfère le souligner, il n’est clairement pas fait pour tout le monde. Âmes sensibles s’abstenir, c’est extrêmement violent, quasiment insoutenable même, il est impossible de concevoir tant d’horreurs, de voir que des hommes sont capables de tels actes. Et pourtant, tout est bien réel, tout ce qu’il se passe dans ce film a eu lieu et c’est une vérité d’autant plus terrible à accepter. Rien d’étonnant à cet aspect, Kathryn Bigelow est coutumière du fait et c’est justement ce qui la rend si talentueuse à mes yeux. Sa vision des événements est extrêmement chirurgicale, elle a utilisé des images d’archives judicieusement placées, pour amplifier un peu plus la puissance ressentie. Encore une fois, sa réalisation est superbement maîtrisée, elle nous plonge dans une immersion totale, presque dérangeante parfois même. Sachant qu’une grande majorité du film se déroule en huis-clos, se sera sans aucun doute, la partie la plus oppressante, celle qui vous fera frissonner d’horreur. Alors, je ne vous cache pas que certaines scènes seront épouvantables, à la limite de vous donner la nausée, elles sont si réalistes, qu’il nous sera impossible de s’en détacher psychologiquement. Ce sera évidemment bouleversant, colère contre ces bourreaux et empathie envers ces victimes innocentes se disputeront en nous. Bien évidemment, on ne ressort pas indemne d’un tel déchaînement de violences, d’autant plus, lorsque nous sommes témoins des poursuites judiciaires qui en découleront. La haine et l’injustice resteront longtemps gravé en nous, il est intolérable d’assister à cela, de voir que l’humanité puisse cautionner ces actes, ou tout du moins, en amoindrir les pires aspects. Quant au casting, il est excellent à mon sens, Will Poulter est effroyablement convaincant, sa prestation restera longtemps dans ma mémoire et pour ma part, j’ai beaucoup aimé le rôle de John Boyega, qui reste certes, un peu effacé, mais n’oublions pas que son personnage n’avait que peu, voix au chapitre.
En bref : Un film qui retrace une période obscure de l’Amérique, une période honteuse pour ce qui y a été perpétré, qui nous en fera vivre le moment le plus cruel et qui ne laissera personne indifférent !
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