Cette cinexpérience originale, parfois intrigante, même surprenante n'était pas pour me déplaire bien qu'elle me laisse, au final, un petit goût d'inachevé.
Film assez étonnant, plus par le travail de réalisation que l'histoire proprement dite, quoique un amour (impossible ?) de deux femmes d'un âge avancé qui ont déjà connu d'autres aventures mais avec des partenaires masculins, ce n'est pas courant au cinéma, même de nos jours. Filippo Meneghetti filme l'évolution de ces deux femmes, admirablement interprétées par Barbara Sukowa et Martine Chevallier, au plus près, utilisant peu de profondeur de champ pour mieux flouté ce qui n'est pas indispensable. Le tempo du film est assez lent et les plans sont filmés avec une lenteur maîtrisée pour renforcer le message de l'image. La musique est sympa et donne du peps à l'ouvrage.
Nina et Mado s'aiment en secret en partageant leurs deux appartements situés au dernier étage d'un petit immeuble d'une bourgade provençale (je le déduis par les platanes immenses présents sur une grande allée).
Ces deux-là se promettent de tout plaquer pour partir habiter à Rome. Mais voilà, les enfants de Mado, interprétés par Léa Drucker (parfaite) et Jérôme Varanfrain, ne sont pas au courant du projet et pour Mado, ce n'est pas si simple de les prévenir. Et Nina s'impatiente...
Jusqu'à ce Mado fasse un AVC. Et le film change de ton. Je n'en dirai pas plus.
C'est bien fait, sans aucun doute et c'est un excellent premier film bien maîtrisé.
Mais, comme je l'écrivais au début, il me reste un goût d'inachevé. Le film commence avec deux fillettes qui jouent à cache-cache. L'une des deux disparaît et on devine qu'un drame s'est noué. Mais lequel ? On ne peut que tenter de le deviner car on n'aura pas de réponse. Et les cris lugubres des corbeaux qui reviennent cadencés le rythme du film, renforcent cette sensation de drame. Quant au rétablissement de Mado suite à son accident cérébral, il m'a semblé un peu trop rapide, compte tenu des séquelles et les conséquences de la situation ambiguë entre les deux amoureuses sont aussi improbables. A ma connaissance, on entre pas dans un Ehpad comme ça, du jour au lendemain, même en cas de force majeure. Après tout, pourquoi pas, nous n'avons pas l'échelle de temps du film.
Mais ces petites imperfections n'entament en rien l'intrigue et son traitement.
Voici un bon film, qui je le pense, nous promet certainement d'autres belles réalisations de ce jeune réalisateur. A suivre.

Eric-ROBINNE
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le 27 janv. 2020

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Eric ROBINNE

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