Deux sœurs pour un roi par Sophia
La famille Boleyn vit heureuse à la campagne, mais le maître de la famille ne rêve que de gloire et de fortune et pour cela, il est prêt à mettre sa fille aînée, Anne [Natalie Portman], farouche et possédant un fort tempérament dans la couche du roi [Eric Bana] dont le couple est déstabilisé par l'absence de fils héritier. Le projet ambitieux de Sir Thomas échoue dans un premier temps à cause du fort tempérament de Anne, mais le roi jette son dévolue sur la petite sœur de Anne, Mary, belle et innocente [Scarlett Johansson]. Promue à la cour, toute la petite famille suit Mary qui contre son souhait va jouer les courtisanes attirant ainsi la jalousie de sa sœur Anne, bien trop fière pour admettre sa défaite.
Difficile pour un film tant attendu, principalement à cause des deux supers stars qui composent son casting : Scarlett Johansson et Natalie Portman dont la réunion dans un même film répond déjà au fantasme de centaine d'homme, de ne pas décevoir. Dénoncé par la critique très rapidement avant même sa sortie, le film ne ravi pas les critiques, loin de là. Qualifié de sympathique, d'amusant, on lui octroie la banalité du genre. Mais de quel genre ? Deux sœurs pour un roi n'est pas un mélodrame sous forme d'histoire romantique mêlée au parfum de la trahison. Ici tout tient à un fil. La douceur de Mary dans les couches du roi. Voilà tout l'espoir d'une famille, tous ses rêves de richesses et de gloire, retenue entre les cuisses de Scarlett Johansson. Le film s'éloigne de plus en plus du genre mélodramatique auquel pourtant il nous laisse le doute d'appartenir durant la première moitié du film, pour se rattacher à une tragédie purement historique.
- Les lignes qui suivent contiennent des éléments qui peuvent révéler en partie la fin du film, nous vous prions donc d'arrêter votre lecture si vous n'avez pas encore vu le film. -
Pour ceux qui aurait sécher les cours d'histoires, Deux sœurs pour un roi raconte l'histoire de Henri VIII, un roi d'Angleterre implacable, qui provoqua la colère de Charles Quinn en se séparant de sa première femme, tante du jeune roi d'Espagne, eut des airs de Barbe Bleue avec sa tendance à couper les têtes de ses femmes, fondit en Angleterre une véritable flotte de navire de guerre que sa fille Elisabeth 1er utilisa avec brio contre le roi d'Espagne. Ce roi fut connu étant jeune pour son ambition, son talent pour parvenir à ses fins, sa maîtrise de la gestion du royaume, mais vers la fin de sa vie, son goût démesuré pour l'alcool, la bonne nourriture, les festivités sans fin et la décapitation systématique de chacune de ses femmes firent de lui une véritable caricature de roi qui mourut dans un état des plus lamentables.
Après le brillant documentaire racontant la folle vie de ce roi, Deux Sœurs pour un Roi paraît être une pâle copie. Si on ne peut que féliciter les costumes, les décors, la photographie du film, ainsi que la musique qui n'est jamais trop lourde, on ne trouve aucune originalité dans la mise en scène. Au contraire, elle se montre souvent hétérogène. Tantôt montrant clairement les cuisses offertes de Scarlett sous les mains expertes d'un Roi volage, tantôt ne montrant qu'avec hésitation les troubles amoureux de Natalie. De plus on pourrait reprocher au réalisateur de ne montrer que très rapidement les conséquences du divorce du roi, après tout, il aurait pu tout perdre et amener la guerre par cet acte, et on en comprendrait que mieux, la conséquence de sa colère envers la pauvre Anne qui a pourtant manigancer tout cela par ambition.
Néanmoins, il serait un peu trop simple de reprocher au réalisateur des maladresses pour un film qui parvient tout de même à tirer son épingle du jeu. La mise en scène bien que parfois boiteuse se révèle souvent assez juste, montrant la vitesse à laquelle on a la sensation que se déroule les évènements lorsqu'on ne les contrôle plus, et au contraire, jugeant de la lenteur des actes lorsqu'on prend son temps. Soulignant tantôt le jeu tout à fait attendrissant de Scarlett qui montre une fois de plus son talent à jouer les midinettes dont on se demande jusqu'où va l'innocence, et dessinant parfaitement le jeu tout à fait ambigüe de Natalie Portman qui brille dans ce rôle de jeune femme farouche et sauvage qui se transforme en une machiavélique finie afin de protéger ses intérêts et ne pas se faire écarter comme sa jeune sœur, restant malgré tout touchante jusqu'à la fin du film. Seul ombre au tableau, si le jeune frère des deux sœurs parvient à ne pas se faire écraser par ces deux mastodontes du cinéma américain, Eric Bana, lui, a bien dû mal à ne pas disparaître dans l'ombre.
En conclusion, je dirais que c'est un film à voir, pour réviser son histoire, si l'on aime Natalie Portman, si l'on aime les drames historiques, pour se laisser bercer par un film bien fait, tenu du début à la fin. Maintenant, si l'on recherche un film romantique qui finit bien, n'y aller pas, si vous connaissez très bien cette partie de l'histoire de l'Angleterre, passez aussi votre chemin, certains fait étant clairement oublié ou détourner par le scénario et les choix de mise en scène, cela pourrait vous agacer. Quand à moi, j'ai trouvé ce film assez plaisant. Bien éclairer, bien joué, malgré une mise en scène maladroite et le sentiment que ce film joue beaucoup sur un drame historique sans apporter grand-chose d'autre qu'un simple film de divertissement. Aucune réflexion n'est faite, et cela peut plaire à un public qui ne recherche qu'à passer un agréable moment.