La ligne humaine

Je suis toujours surprise quand je regarde ce genre de vieux film... C'est simple, mais justement y'a rien d'artificiel, j'aime ça. Il n'y a pas de débordement, pas de héro gentil, pas de gagnant. Le but est peut-être plus de dénoncer certaines choses abjectes.

Ce film est une représentation forte de la pression que le système policier inflige aux "délinquants", les menant à la récidive. Et je trouve que c'est très bien fait, c'est émouvant. Quand on est spectateur, on ressent cette pression, et c'est génial. Aussi, il s'agit de montrer la persécution faite envers les individus anciennement déviants, cela empêchant une bonne réinsertion dans la société. C'est dramatique, car on ne peut pas se défaire de son passé, c'est impossible dans une vie d'ancien pénitencier, IMPOSSIBLE, on est fiché, étiqueté, suivi... C'est un phénomène social au final, qui, je trouve, est bien traité.

Delon ne joue pas un rôle enviable, on a envie de l'aider... mais on ne voit pas la sortie de son périple. D'ailleurs, je crois que Gabin, non plus. J'ai eu envie aussi de me révolter. Comment ne pas trouver sa position injuste ?

Ce film c'est aussi vers la fin, plus subtilement, une mise en avant de l'absurdité de la peine de mort, comme dans la ligne verte (film de 1999). Cheminement "obligatoire" quand on a volé un oeuf, on dirait que la police traque Delon pour qu'il vole le boeuf. Deux hommes dans la ville, nous amène à la question "qui est le plus sauvage des hommes ?". Ou est la légitimité ?

On voit aussi : l'incompréhension et la différence entre un éducateur et un policier. L'un est là pour aider sans retour, l'autre est la pour le trophée de la plus grande capture... C'est bien décevant.

Enfin, Malgré toute la tristesse du film, je trouve qu'on passe un bon moment.