Selon moi, le plus gros point fort de ce film est le jeu des acteurs. Dans le rôle de Sandra, Marion Cotillard incarne une femme fragilisée par la dépression, qui est en désaccord avec elle-même. On cerne en revanche parfaitement son caractère, Sandra est rattrapée par la vie, rattrapée par la période difficile qu'elle a traversé. Ses collègues, qu'elle doit convaincre de voter pour qu'elle conserve son emploi (tout en perdant une prime de 1000 euros), sont, pour certains, tout aussi fragiles qu'elle. Mais le vrai pouvoir de Sandra est d'évoquer un prise de conscience chez les autres. Elle leur ouvre les yeux et incite par exemple une collègue à brutalement agir dans sa vie de couple (no spoiler!). Les autres personnages ne sont pas tous très convaincants, exception faite au mari de Sandra, qui est un personnage-clé. Il veut conserver le moral de sa femme, tout en devant s'occupant de leurs deux enfants.
Le défaut de ce film est d'après moi purement technique. Le rythme se veut lent, au rythme de Sandra, au rythme de ses humeurs. Mais le jeu de caméra est parfois très monotone, immobile, et cela en devient gênant: les plans séquences de 45 secondes pendant un film d'une heure trente, ça épuise.
Bref, j'ai trouvé ce film très juste. Il représente un aspect de la société que l'on a probablement pas l'habitude de voir, mais qui existe bel et bien.