Parcourant le chemin tout tracé de ses aînés, The Devil Inside est un film de genre des plus banals. Une mère possédée est cachée au monde à Rome, sa fille décide de faire un film sur elle vingt ans après qu'elle est massacrée trois personnes au cours d'un exorcisme. C'est donc une nouvelle fois caméra à l'épaule et sous des airs de film amateur underground que le réalisateur tente d'embarquer le spectateur.

Seulement voilà, noyé depuis quelques années par un nombre ne cessant de croître de films de genre après le succès de Paranormal Activity, le spectateur est en droit d'en demander à chaque fois plus ou d'être promené sur des sentiers encore vierges. Devil Inside ne possède ni l'un, ni l'autre. Il ne surenchérit jamais les effets visuels et ne se donne pas la peine de chauffer ses méninges pour essayer de surprendre. Dommage car tout devient attendu, fade et très peu de séquences, si ce n'est aucune, ne feront sursauter un spectateur installé bien sagement dans un fauteuil propice à l'assoupissement au lieu de se ronger les ongles de peur.

Dernièrement, un film comme [Rec]3, bien que très mauvais dans ses grandes lignes, propulsait le spectateur dans un cabaret burlesque assumé à deux milles pour cent. Certes le kitch l'emportait sur l'horreur mais le film avait le mérite de divertir et de donner le sourire aux lèvres. Devil Inside se situerait quant à lui plutôt du côté d'un Atrocious, c'est-à-dire du côté de ces films de genre ni drôles ni effrayants qui ne véhiculeront pas la moindre émotion. Cela est d'autant plus dommage que le jeu d'acteur est loin d'être à la ramasse. Chacun joue pas trop mal son rôle même si Maria Rossi (Suzan Crowley) remportera tous les suffrages avec une interprétation de la folie des plus succulentes.

En résulte un film de genre bien trop sage (hormis une séquence intéressante où l'on voit une personne se démembrée), bien trop limpide pour réellement faire se cramponner un spectateur qui baillera plus qu'il ne sursautera. A ne réserver qu'à un public frileux au moindre petit coup de vent passager. Pour les autres, aucun sursaut ne viendra égayer cette absence totale d'adrénaline.

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Auteur : Wesley
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le 7 mai 2012

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