"Ce que le Vatican ne veut pas que vous voyez."

Il existe des films qui ne méritent pas de sortir en salles tandis que d'autres le méritent mais attendront la vulgaire case DVD. C'est comme ça, on prend ce qui fait vendre. C'est du business. Ainsi, un film aussi pourri que Devil Inside, qui surfe lamentablement sur la mode de l'exorcisme filmé façon found footage, possède une accroche bien plus vendeuse qu'un simple "tiré d'une histoire vraie". Oui, chez Devil Inside, c'est plutôt "Ce que le Vatican veut pas que vous voyez".

Dès lors considéré comme le nouveau Da Vinci Code du film de genre, le long-métrage de William Brent Bell (le nanar horrifique Stay Alive) va avoir les honneurs de sortir en salles histoire que les spectateurs les plus aguerris en prennent plein la gueule... Plus proche que jamais du Projet Blair Witch (histoire vraie, caméra DV de basse qualité, etc...), le film part d'un postulat intéressant : une jeune femme se rend à Rome pour tenter de comprendre pourquoi sa mère a assassiné trois personnes lors d'un exorcisme vingt ans auparavant.

Accompagnée d'un caméraman et de deux apprentis-prêtres aux méthodes divergentes, notre héroïne va vite découvrir que l’Église cache certains secrets et que sa mère pourrait être le réceptacle d'un vieux démon. Du déjà-vu en somme. Mais avec un peu d'idées neuves et une certaine maîtrise, le tout aurait pu être plutôt bien ficelé. Hélas, comme tous les produits du genre sortant à la queue leu-leu, Devil Inside s'avère creux, sans rien derrière le postulat de départ.

Empruntant à tous les précédentes œuvres du genre comme Blair Witch, L'Exorciste ou encore [REC], le film enchaîne les longueurs inutiles, les fausses-pistes hasardeuses, les pseudo-scènes choc d'une prévisibilité consternante et nous amène au final à un néant très agaçant. À croire que ne jamais finir un film appartient aussi à la mode. Aucun frisson, aucune tension, aucune crédibilité, le long-métrage avance les yeux fermés, alternant entre dénonciation des mœurs secrets de l'Église, film de possession et produit horrifique façon found footage mal interprété et sans panache, devenant ainsi une œuvre inintéressante et très peu maîtrisée. À éviter.