L'enfer et le paradis
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Audiard, c'est une valeur sûre. Enfin, c'est ce que disent les critiques. Perso je n'ai jamais réussi à accrocher à l'un de ses films. Je lui reconnais un talent indéniable mais les scénarii ne m'ont jamais convaincu. Or pour Dheepan, l'histoire m'intriguait. Ajoutez à cela la Palme d'Or. Ca sentait le bon film en perspective. Le début en avait tout l'air. On est directement plongé dans l'action, sous le choc. On est avec les personnages (c'est l'une des grandes forces d'Audiard, comme chacun sait). Une esthétique intelligente et efficace (plans serrés sur le feu au début, flous artistiques notamment à deux plans où lumières bleues et rouges ressortent...). Des scènes qui se rapprochent autant qu'elles s'éloignent, aussi bien dans la forme et le fond. J'étais emballé. Le jeu des rôles principaux m'a aussi grandement convaincu (c'est leur premier film et ils sont bluffants). Mais petit à petit le film m'a énervé. Qu'est-ce que c'est que cette vision des cités françaises! Pourquoi vouloir absolument mettre de la violence? Audiard ne peut s'en empêcher, ce n'est pas possible... La fin du film n'est qu'une succession de raccourcis, plus dangereux les uns que les autres. Comme le film dure près de deux heures, au plus il passait, au plus j'étais frustré. Et ce n'est pas en proposant une fin guimauve qu'on parvient à faire oublier ce qui a été montré quelques minutes plus tôt. Alors le 6, c'est pour le travail de réalisation et le jeu des acteurs. Le reste m'a déplu. Audiard ne m'a toujours pas convaincu tant ses scénarii tantôt me laissent de marbre, tantôt m'énervent... Ici, Dheepan fait partie de la deuxième catégorie. Je sais, en tout cas, que je ne le reverrai pas de si tôt.
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le 30 août 2015
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