Arthur Harari faisant actuellement l'actualité avec son dernier long métrage en date, j'avais envie de regarder celui-ci. Je me rends compte aussi que j'ai apprécie "Victoria" et Sibyl", deux films qu'il a scénarisés.
Et ben c'est bien foutu ! Une belle manière de se réapproprier le film de braquage, Soderbergh devrait apprécier, je pense (même si c'est moins politique, mois 'accusation du système'). Les personnages sont très bien écrits malgré leur grand nombre, et leurs interactions sont bien gérées et bien rythmées (j'aurais juste voulu en voir plus avec la tante). Le plan est bien monté, surtout que ça prend du temps à mettre en place et que tout ne se déroule pas comme prévu et ce assez vite. On pourra reprocher quelques facilités, mais le traitement des personnages sauve la mise : en effet, on s'en fiche au final que le héros récupère si facilement les codes d'accès et la clef, ce qui compte, c'est comment son état d'esprit va évoluer au contact de cette famille qu'il veut détester. La fin est tellement pleine d'ironie qu'on ne sait pas trop si on doit se réjouir ou non, si le héros a gagné ou perdu ou un peu des deux.
La mise en scène fonctionne bien. J'avais un peu peur au début à cause de cette photographie très contrastée, cette texture particulière, et au final, le chef op' l'utilise bien, et certains plans sont même carrément beaux (et pas seulement les séquences de rêve). Le découpage est bien pensé, efficace, sobre, on va à l'essentiel mais en restant soigné. Le montage est très efficace ! Aucun temps mort et en même temps pas cette impression d'aller trop vite malgré le grand nombre de chose à installer. Les acteurs ont également le temps de jouer, avec brio pour tous, les moins connus aussi.
Bref, c'est un film assez remarquable en fait. Je suis maintenant curieux de voir le fameux "Onoda".