à la frontière du documentaire
Qu'on se le tienne pour dit : Geroge A. Romero peut facilement se vanter d'être le plus grand investigateur du mythe zombie notamment grâce à sa fameuse saga qui débuta par le grand film sobrement intitulé "Zombie". Cinquième volet de son épopée, "Diary of the dead" sort dans les salles obscures en 2008 et propose une nouvelle fois de suivre des survivants durant l'invasion de morts-vivants à travers la planète mais cette fois par le biais de quelques caméras amateurs.
Alors que Jason, ses amis et son professeur de cinéma tournent un petit film d'horreur comme projet de fin d'année, le monde entier apprend par le biais des médias que plusieurs cas de morts revenant à la vie commencent à être relevés. Cela commence par 2 personnes, puis 6 pour au final des centaines de milliers. Le ton est donné et le petit groupe va alors partir pour retrouver les parents de chacun et tenter de survivre dans cette nouvelle ère apocalyptique tout en essayant de relater leurs aventures par leurs caméras afin de laisser une trace véritable de tout ce qui s'est passé.
Une fois passé les traditionnelles scènes du genre zombie à savoir "dois-je tuer mon petit ami mordu ?" ou "oh c'est bon il a juste été blessé on peut le garder parmi nous", le film propose une épopée sans véritable scénario et qui se laisse regarder comme un documentaire. Nous sommes des survivants et nous regardons les cassettes sur internet de ces jeunes qui nous montrent leurs péripéties. L'absence de scénario n'est nullement handicapant et on se plait même à se dire que l'invasion zombie est la même qui a frappé les 4 autres précédents films de pépé Romero ce qui donne différentes façon de gérer l'apocalypse et ici c'est en filmant le tout. Véritable critique des médias, Romero accuse les journaux, télévisions et autres de cacher certaines vérités au peuple même si c'est dans le but de les protéger. Un petit point pour le scénario presque inexistant mais qui n'handicape pas l'oeuvre.
J'ai énormément aimé le jeu d'acteur qui est bon pour une (ou plusieurs) caméras embarquées. J'ai vraiment aimé ce groupe de survivants (ce qui est rare car d'ordinaire je les trouve tous stupides) qui ne perd pas beaucoup de temps à comprendre les enjeux et tâches qu'ils auront à effectuer pour survivre. Le tout avec de superbes scènes émotionnelles notamment une de suicide qui m'a marqué car je ne m'y attendais vraiment pas et j'ai trouvé que c'était se qu'il manquait à beaucoup d'autres films : ne pas hésiter à sacrifier ses personnages rapidement pour paraître vraiment réaliste. En effet en tuant des gens même morts, on se sent forcément mal et parfois au bout de vouloir en finir avec soi-même. Petit plus au professeur qui, avec la guerre, semble habitué à gérer ce genre de situation et au cameraman Jason pour continuer à filmer dans n'importe quelle situation. 3 points pour le jeu d'acteur.
La réalisation est donc celle d'une caméra embarquée mais bien plus maîtrisée que dans "Cloverfield" ou "[REC]" car la caméra est très souvent bien stable et ne virevolte pas dans tout les sens. Les adolescents sont des étudiants en cinéma et cela se voient, ils maîtrisent mieux leurs engins que dans les deux films cités précédemment qui pouvaient parfois énerver à partir dans tout les sens lors d'une course poursuite. Un petit plus au menu du dvd qui est fait sous forme de bureau windows à savoir que les fichiers présents dessus sont les sélections (films, chapitres...). Romero sait s'adapter à notre époque et on le remercie ! 3 points pour la réal.
A plus voir comme un documentaire que comme un film, "Diary of the dead" propose une vision bien propre et contemporaine du mythe des zombies au travers d'un objectif de caméra. Merci monsieur Romero pour nous démontrer qu'il est toujours maître du genre.