L'avantage quand tu vas au ciné en ayant l'intime conviction que tu vas voir de la merde, c'est que quoi qu'il arrive, tu n'en sors pas déçu. Tu peux même te surprendre d'avoir passé un bon moment. On ne va pas dire agréable, faut pas pousser le bouchon à coups d'cuillère à pot, mais "bon moment" serait la définition exacte.
"Belle journée pour mourir" est la suite d'une saga dont je n'ai pas encore vu un seul épisode. Les moyens de comparaison avec les précédents opus sont ainsi inexistants, et je peux donc prendre le film pour ce qu'il est. Qu'ai-je sous les yeux?
Bruce Willis cabotine, et amène de la légèreté à une intrigue qui en manque cruellement.Le sourire en coin, l'oeil négligemment plissé, le papy de l'action qu'on ne présente plus donne au film un coup de booster. Et pourtant, il est relégué au rang de second couteau. Place à son fils ! John McClane est là en vacances ( on aura compris!) mais donnera un petit coup de main à sa progéniture dans sa mission. Bref, si tu enlèves Bruce Willis, il reste un vide galactique dans lequel John Moore s'empresse de se jeter.
Jamais l'intrigue ne s'installe, elle est véhiculée en deux temps-trois mouvements dans le flot incessant d'action. Et c'est là où le film réussit son pari, à savoir ne jamais s'arrêter. On prend les pauses en même temps que les héros pendant la bataille et on repart avec eux. Il n'y a pas de séquences plus adoucies, et l'oeuvre en ressort dynamique et déconstruite.
Enfin, quelques WTF sont à noter comme : "D'où sort-il sa mitrailleuse?" ou bien " A-t-on vraiment le temps de faire un doigt d'honneur en sautant d'un immeuble en pleine explosion?"
(Je ne relève pas tout, bien entendu!)
De l'action sur une heure et demie, j'n'en demandais pas plus.