Une belle journée pour dire à Bruce Willis d'arrêter de cachetonner

Je commencerai par une remarque applicable également à Die Hard 4 : ce n'est pas un Die Hard. Il y a deux ingrédients essentiels à un Die Hard : l'unité de lieu et l'unité de temps. Die Hard 1 : Nakatomi plazza en une soirée, Die Hard 2 : l'aéroport en une soirée, Die Hard 3 : New York en une journée. Dans ces trois films John McClane est pressé par le temps. Il agit sous tension. C'est pour ça qu'on accroche.

Il n'y avait pas ça dans le 4 qui sans être une bouse n'était quand même pas le film du siècle (en grande partie à cause de ses ennemis inoffensifs). Le 5 est non seulement un faux Die Hard mais est en plus, double combo, un mauvais film.

Qui, sérieux, a compris l'histoire de ce film? A force de multiplier les twists pourris on finit par ne plus rien comprendre au scénario. Die Hard ça doit être simple! Rappelons que c'est une franchise issue des films d'action des années 80. Là on nous fout du politico-militaro-russe. Pourquoi impliquer John McClane dans une histoire de politique mafieuse russe à base d''arme nucléaire? Il est flic. Dans les trois vrais Die Hard ils se bat contre des mercenaires à but local (un coffre, un général à libérer ou une réserve d'or). Dès que les objectifs deviennent trop gros on se demande ce que le vieux flic de New York vient foutre là dedans. Ça ça m'a choqué. McClane prend part à la baston sans savoir ce qui se passe et en territoire étranger. C'est un personnage fonction. Il n'est pas motivé par un esprit chevaleresque ici. Il voit qu'une baston commence il y prend part. Point. A Moscou. Vraiment? Je n'ai pas pu accroché dès le départ à cause de ça. J'ai toujours eu l'impression que Willis était là pour cachetonner. Il suivait l'action. Était là car il devait être là. Il ne morfle jamais, ne fait jamais d'effort et se contente d'apparaitre à l'écran.

Die Hard 5 a le même soucis que Die Hard 4 : un ennemi peu charismatique et peu identifiable. Du coup qui est le nemesis de McClane? On se souvient des frères Gruber...

J'ai totalement décroché lorsque McClane et fils arrivent à Pripyat. Certes je concède que les Die Hard n'ont rien de très réalistes. Ok. Pripyat...la ville de Tchernobyl...contaminée comme aucune ville au monde...et pourtant. Et pourtant, s'il est malgré tout évoqué, le danger lié à la radioactivité est rapidement balayé. Les méchants ont même un produit qui annule les radiations. Comme c'est facile. Et ici on retrouve ce que je disais plus haut. Le film commence à Moscou où on assiste à une course poursuite. Et maintenant on est en Ukraine à chercher des ogives nucléaires. Ce n'est plus le même film.

Dernière chose (je vais pas non plus écrire une tartine sur ce film qui n'en vaut pas le coup) : la violence grasse totalement assumée. Dans les trois premiers Die Hard McClane se bat avec un arsenal limité. Souvent son flingue d'ailleurs. Là on sort les grosses mitraillettes avec une jouissance exhibée. John McClane qui, dans un vrai Die Hard, tue par devoir et conscience professionnelle exacerbée, se transforme ici en redneck assoiffé de sang. Et on ose nous répéter que c'est "à la McClane". Non, c'est "à la Stallone" à la rigueur mais pas à la McClane.

Je ne lui mets pas 1 car il y a quelques scènes spectaculaires qui valent le coup. Notamment le suicide helicopté de la nana. Un méchant de Die Hard qui se suicide c'est rare. Et quelques effets comiques pas trop mauvais.
Dommage que la plupart des séquences soient gâchées par une réalisation tremblotante (mamie, lache donc cette caméra!)

Die Hard 5 est nul. Scenaristiquement, au niveau de réalisation, dans son viol de la franchise, dans son jeu d'acteur, dans les messages qu'il véhicule.
Enfin bon, on s'y attendait un peu...
ptitpraince
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le 2 mars 2013

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ptitpraince

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