Un Die Hard qui n'en a que le nom
Die Hard. La culte trilogie des années 80-90 a envoyé Bruce Willis au rang des plus grands acteurs du monde. A chaque fois seul contre tous dans des merdiers pas possibles, John McClane a castagné du méchant à travers des scènes fichtrement marquantes. Qui ne se souvient pas de Alan Rickman au Nakatomi Plazza ? Des avions de Die Hard 2 ? Des épreuves mortelles dispersées dans New York ? En soit, que du lourd !
Mais ca, c’était avant.
John McClane n’a plus de nouvelles de son fils depuis de nombreuses années. Il découvre alors que celui ci vit en Russie et qu’il risque de finir de taule. Papa prend l’avion pour tacher de rattraper le temps perdu mais il va finalement s’avérer que le petit gars n’est autre qu’un espion de la CIA. S’en suit une coopération musclé entre les deux McClane.
En 2007, Hollywood a décidé de relancer Die Hard au cinéma. Quelques bonnes idées ont permis de laisser une impression correct sur ce retour en salles.
Cette fois, la pilule passe moins bien.
Pour se changer l’air ce ne sont plus les Etats Unis en background mais la Russie. En fait, ca ne change pas grand chose a part qu’il est désormais possible de placer tout un tas de clichés qui feraient croire que la Guerre Froide a encore lieu. Un choix d’autant plus appuyé qu’il place les américains comme les rois du monde qui dégomment ceux qui sont contre la démocratie. Un Rambo à l’échelle de la mondialisation quoi.
On a le droit à tout: les accents russes, les politiciens véreux, l’uranium, les tatouages URSS dans le dos et même Tchernobyl !
Sans doute à court d’imagination, l’habituel McClane au mauvais endroit au mauvais moment est remplacé par une « simple coopération guerrière » père-fils. Une relation totalement bidon qui ne fonctionne pas ! Pas vraiment drôle et surtout pas du tout touchante, la relation entre les deux hommes a pour morale que tuer des gens avec son papa c’est un passe temps comme un autre qui plus est rigolo.
Die Hard joue maintenant sur de l’action exagérée mais il est bien difficile de cacher un scenario aussi faible. Les twists sont prévisibles à 10 minutes près et les actions tellement irréalistes que le résultat est souvent risible. Ce qui sauve le film, c’est de le prendre au millième degré.
Les personnages ne relèvent pas le niveau surtout à l’écoute des dialogues qui frisent la mort clinique. Quand ca balance des répliques vaseuses toutes les deux secondes, c’est mauvais signe !
Les mythiques méchants de Die Hard ont définitivement disparus. Cette fois le bad guy est bien sapé et a la particularité… de manger des carottes ! Alors celle là est imprévisible, j’avoue, mais ça ne donne malheureusement pas envie d’être plus poli à l’égard du film.
Die Hard : belle journée pour mourir : photo Bruce Willis, Jai Courtney
A propos de la mise en scène, je ne supporte clairement plus les scènes d’actions filmés caméra au poing et pétées d’effets spéciaux. Les poursuites sont illisibles, ca bouge dans tous les sens. Quel est le but de claquer autant d’argent dans de la destruction de voitures au lieu de se payer des scénaristes et des cameramen qui n’ont pas la Parkinson ?
Au delà de ça, l’exotisme de Moscou n’est pas trop mal fichu mais il est vraiment dommage de l’avoir si peu utilisé. Surtout que le choc final est vraiment mauvais…
Totalement à la ramasse, cet énième Die Hard plonge dans les profondeurs cinématographiques, c’est le triomphe de la pensée marketing (la dernière zic’ des Stones au générique est là pour bien nous le faire comprendre). Pas du tout inspiré, il n’y a rien a garder de cette aventure d’une banalité et d’une faiblesse affligeante. Paradoxalement on ne s’ennuie trop pas devant ce film, sans doute en souvenir de la trilogie. Yipee Ki-Yay?