Etant à l'étranger cette année, je ne peux m'empêcher de me sentir émue devant Dikkenek : je me croirais à nouveau dans le métro lillois, avec tous ses personnages tellement raffinés qui s'interpellent à coups de prénoms de séries américaines. L'intérêt du film réside en effet dans sa galerie de personnages, issus de catégories sociales variées mais ayant le point commun d'être tous complètement barrés. Les présentations se font à mesure que les séquences s'enchaînent ; parce qu'on ne va pas se mentir : c'est quand même fou le succès que ce film a pu avoir alors qu'il n'y a pas de fil conducteur. La question "Toi qui as vu Dikkenek, ça raconte quoi, en fait ?" est particulièrement problématique, vous en conviendrez. Parce qu'au fond, il n'y a pas d'histoire. Mais pas de panique, on peut s'en sortir en disant qu'on préfère ne rien raconter, mais qu'il vaut le détour si on aime les répliques qui font mouche, et si on rêve de faire descendre Mélanie Laurent et Marion Cotillard de leur petit nuage hollywoodien. Je ne sais pas vous, mais moi j'adorerais qu'on présente à une quelconque cérémonie la scène où l'homme terriblement séduisant qu'est Claudy Focan dit à Mélanie Laurent : "Ecarte encore un peu les jambes... Voilà, ne bouge surtout pas, je vais chercher le poney !".