Diplomatie, relate comment la destruction de Paris fut évitée de justesse par l'intervention du consul suédois Nordling auprès du gouverneur de Paris Von Choltitz. Celui-ci avait reçu d'Hitler l'ordre de rayer la Ville Lumière de la carte.
La transposition de la pièce de théâtre au cinéma a donc le mérite d'exposer à un public ( un peu ) plus large cet épisode incroyable de la libération de Paris en août 1944. A travers ce fait historique, ce sont aussi les pulsions destructrices du dictateur qui sont montrées, prêt à sacrifier une capitale entière en dépit de l'inutilité d'une telle décision sur le plan stratégique.
De plus, grâce au portrait de Von Choltitz, archétype du général prussien discipliné, psycho-rigide mais sans haine, le film nous donne à voir le malaise ressenti par ces officiers issus de l'aristocratie conservatrice face au fanatisme hitlérien et son cortège d'exterminations aux quatre coins de l'Europe. On peut également y entrevoir la désagrégation psychologique du Führer prenant conscience de l'imminente et finale défaite.
Niels Arestrup incarne avec beaucoup de densité ce personnage mis devant une responsabilité exceptionnelle. Sa présence s'impose sans efforts apparents et trouve une réponse sur mesure en la performance d'André Dussolier, endossant le rôle d'un Nording spirituel, humaniste mais aussi manipulateur.
On peut toutefois regretter une esthétique qui peine à dépasser le stade du théâtre filmé et reposant sur une lumière et des plans de caméras éminemment théâtraux. Les séquences extérieures apparaissent bien dispensables et l'oeuvre aurait peut-être gagné à se focaliser sur l’extraordinaire tension régnant dans l'hôtel transformé en quartier général.
Un film qui vaut donc essentiellement pour sa valeur documentaire et le jeu millimétré de deux formidables comédiens.