Maîtrisé et calibré, Diplomatie remplit son contrat en exploitant le format filmique pour sublimer une puissance didactique rarement égalée. Ce huit clos bénéficiant d'une excellente distribution n'est pas sans rappeler les focales évolutives de caméra contribuant à oppresser le spectateur à la manière d'un "12 hommes en colère"
Bien que prenant nombre de libertés par rapport à la dimension historique qu'il se plait à incarner, Diplomatie réussit l'exploit de faire passer ce "détail" au second plan grâce à une théâtralité assumée et un affrontement universel qui en vient à dépasser le sort même de Paris, ce grâce à l'universalité du propos. L'objet de la confrontation en devient prétexte et c'est l'homme qui s'affronte et se bat pour son humanité, l'Homme qui affronte un destin bien plus grand que lui. Les armes sont sorties: Le verbe est épée, les paroles sont fléaux et le combat peut commencer non sans une certaine finesse teintée d’élégance.
Les plans extérieurs si ils sont dispensables viennent "aérer" l'action et éviter la saturation du spectateur et ne faisant que renfoncer l'urgence naissante.
On pourra en revanche regretter un certain formalisme dans la mise en scène et une certaine paresse dans le séquençage, le film aurait gagné à prendre plus de risques dans le choix des mouvements de caméras. Alternants hélas trop de champs/contrechamps la mise en scène se fatigue et manque de clarté. Le duo Arestrup Dussollier suffit lui à faire oublier ces égarements techniques.