Disco atteste l’attachement du réalisateur Fabien Onteniente à ces losers au grand cœur, à ces êtres médiocres qui se prennent pour des géants et qui trouvent dans la concrétisation – certes éphémère – de leur rêve une échappatoire à la précarité de leur situation sociale. Franck Dubosc n’est pas roi du camping mais ancien danseur disco bien décidé à reprendre du service pour offrir à son fils des vacances au pays des kangourous. Si ses prestations artistiques peuvent subjuguer, ses mimiques de beau gosse sur le tard finissent par agacer, de même que les regards qu’il jette sur la gent féminine, chosifiée sous ses yeux. Émanation du beauf, dirions-nous... Entretien de clichés dont le réalisateur se fait le héraut depuis le début de sa carrière.
Demeurent quelques duos attachants, notamment celui formé par Isabelle Nanty en baronne déchue et Gérard Depardieu en gérant emperruqué du samedi soir : leur couple fonctionne à merveille et laisse apparaître, derrière la vulgarité de ton, une complicité de jeu. Plutôt bien filmées, les scènes de danse réjouiront les fans de disco qui pourront aisément redoubler de leur voix les chansons entendues. Surtout, Disco a le mérite de représenter des professions et des milieux sociaux jusqu’alors étrangers au genre de la comédie : vendeur dans un magasin, chef de chantier naval, responsable d’une boîte de nuit. Il n’y a pas beaucoup de cinéma là-dedans, mais le peu qui s’y trouve se subordonne à une humanité sincère pleine de tendresse et qui assure le spectacle.