Etre et avoir
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Il y a une scène symptomatique de ce cinéma où la gérante du magasin discount convoque une salariée et lui vante les mérites d’un départ volontaire (trop de pression, retour aux origines, penser sa retraite) et où l’on découvre à mesure que son speech s’adresse à tous les salariés puisque d’un plan à l’autre, l’interlocuteur a changé. C’est facile mais ça donne le ton. Tous les personnages sont réduits à être des pions sur un échiquier. Et paradoxalement, ce qui est très beau dans le film de Louis-Julien Petit, c’est que tous ses personnages existent indépendamment des autres, ils ont tous une histoire, une motivation, quelque chose à raconter, jusqu’à celle jouant la gérante (Zabou Breitman) qui est clairement la méchante du film (au service d’un méchant plus grand, indomptable) mais l’est moins dès qu’on s’invite au sein de sa fragilité familiale. Ce n’est pas un grand film, mais je vais m’en souvenir. Disons que c’est davantage un examen de société, mais c’est fait avec panache, c’est finement écrit, bien joué (Masiero, Demolon et l’excellente Sarah Suco, ici au centre) tour à tout drôle et terrifiant, mais c’est surtout suffisamment corrosif pour être un film de son temps. Et ça n’a jamais la prétention bien froide de La loi du marché ou du dernier Jolivet, pour rester dans le plus ou moins même thème. Alors certes c’est assez impersonnel (On n’est pas chez Loach non plus) mais en tant que comédie populaire sociale et réaliste (au sens où son utopie doit forcément mal finir) c’est assez réjouissant. C’est un film qui donne envie de lever le poing un peu comme Ressources humaines de Cantet donnait envie de se rebeller tous ensemble. Et puis surtout, tu ne vas plus jamais à la caisse automatique d’un supermarché en sortant de là. Bref, c’est l’archétype du grand petit film. Et pour un premier film, c’est tout à fait honorable.
Créée
le 29 avr. 2016
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